Libye : les deux factions rivales vont s’engager à un cessez-le-feu

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De gauche à droite, Khalifa Haftar, Emmanuel Macron et Fayez Al-Sarraj.

Les deux principaux rivaux dans la crise libyenne, Fayez Al-Sarraj et Khalifa Haftar, doivent rencontrer séparément Emmanuel Macron dans l’après-midi du 25 juillet à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris. Une déclaration devrait ensuite être adoptée, dans laquelle ils s’engagent notamment à l’organisation d’élections dès que possible.

Les leaders libyens Fayez Al-Sarraj, chef du gouvernement de Tripoli, et Khalifa Hafta, l’homme fort de l’est, se sont accordés sur un cessez-le-feu et l’organisation d’élections dès que possible, selon un « document de travail » diffusé par l’Élysée avant leur rencontre prévue dans l’après-midi du mardi 25 juillet avec Emmanuel Macron au château de La Celle-Saint-Cloud, propriété du ministère des Affaires étrangères proche de Versailles.

Tous deux doivent rencontrer séparément le président français. Une réunion élargie, en présence du nouvel émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salame, se tiendra ensuite, avant l’adoption, si tout va bien, de la déclaration commune.

Selon des sources diplomatiques, les deux frères ennemis se sont accordés sur une déclaration, mais le texte diffusé n’est pas la version définitive, même s’il reprend les principaux points évoqués depuis quelques jours. Le projet de déclaration, en dix points, réaffirme que seule une solution politique permettra de sortir de la crise libyenne, et réitère la validité des accords de Skhirat, signés en 2015 sous l’égide de l’ONU. Le cessez-le-feu ne s’appliquerait pas à la lutte antiterroriste, précise le texte, qui appelle également à la démobilisation des combattants des milices et à la constitution d’une armée libyenne régulière. Il insiste aussi sur la construction d’un État de droit en Libye, et au respect des droits de l’Homme.

Un « signal fort » selon l’Élysée

L’initiative est périlleuse, compte tenu de la complexité de la situation libyenne, pays riche en pétrole qui a sombré dans le chaos depuis la chute du colonel Kadhafi fin 2011 : plusieurs autorités rivales et des myriades de milices se disputent le pouvoir, la menace djihadiste reste présente, et les trafics d’armes et d’êtres humains prospèrent.

Fayez Al-Sarraj, chef du gouvernement d’entente nationale (GNA) de Tripoli, est reconnu par la communauté internationale, mais peine à asseoir son autorité depuis plus d’un an. Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’autoproclamée armée nationale libyenne, répond aux autorités de l’est qui ne reconnaissent pas la légitimité de Al-Sarraj, et ses forces accumulent les gains militaires sur le terrain.

Un diplomate français a d’ailleurs indiqué que cette situation est un panorama incroyablement éclaté sur le plan politique et militaire. D’autres sources diplomatiques ou humanitaires sur le terrain s’interrogent sur la fiabilité du maréchal Haftar et sur ses ambitions. De son côté, l’Élysée répète que la rencontre est en elle-même un « signal fort ». Le nouveau président français a d’ailleurs fait du dossier libyen une de ses priorités, et avalisé la ligne « pragmatique » de son chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense, qui « prend en compte la réalité du terrain », et considère le maréchal Haftar comme le principal rempart à la menace jihadiste.

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