Liberté d’expression: l’Algérie épinglée par l’ONU

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© Markus Krisetya/Unsplash

Trois rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les questions des droits de l’Homme ont exprimé leur inquiétude quant aux violations du droit à la liberté de la presse et d’expression, ainsi que du droit à un procès équitable en Algérie.

Dans une correspondance adressée aux autorités algériennes, la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association et la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste ont attiré l’attention sur le procès du journaliste Ihsane El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent.

Ils ont exprimé leur inquiétude quant à la violation des normes de procès équitable lors de l’arrestation et de la détention de El Kadi, y compris son droit d’accès à un avocat et son droit d’être informé des charges retenues contre lui et des raisons de son arrestation.

« Nous sommes également préoccupés par la base juridique ambiguë des accusations portées contre M. El Kadi et de la perquisition de police contre les deux médias indépendants, et par le fait que l’action judiciaire semble être liée à leurs activités journalistiques », ont ajouté les rapporteurs.

Les experts onusiens se sont également dit « alarmés » par la réduction au silence de facto d’un journaliste critique et par la perquisition de deux médias indépendants qui ont un impact négatif sur la liberté de la presse en Algérie.

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« Nous sommes profondément préoccupés par l’utilisation abusive des mesures de sécurité dans ce qui semble être des moyens disproportionnés et inutiles, principalement pour empêcher l’expression par les médias et ainsi limiter la participation plus large de la société aux affaires politiques », ont-ils souligné.

De plus, les rapporteurs ont fait part de leur préoccupation particulière en ce qui concerne « la signification plus large et les implications négatives de la situation de El Kadi, de Radio M et de Maghreb Émergent pour la liberté d’expression et la liberté des médias en Algérie », déplorant entre autres « l’effet dissuasif » qu’ils peuvent constituer pour les individus, y compris les journalistes, les travailleurs des médias et les défenseurs des droits de l’homme, qui souhaitent s’exprimer, manifester pacifiquement et participer à la vie publique et politique en Algérie.

Répression

La correspondance presse donc les autorités algériennes à fournir des informations sur les motifs juridiques et factuels de l’arrestation, de la détention et des charges retenues contre El Kadi, et d’expliquer en quoi ceux-ci sont conformes à leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme.

Les rapporteurs ont également appelé Alger à fournir des informations sur les motifs juridiques et factuels de la perquisition des deux médias Radio M et Maghreb Émergent et d’expliquer quelles mesures ont été prises pour garantir la possibilité pour les journalistes et les travailleurs des médias en Algérie d’exercer leurs droits légitimes à la liberté d’expression et de se livrer librement à un travail journalistique « sans crainte de représailles, de poursuites judiciaires ou de criminalisation d’aucune sorte ».

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