Liban: le Hezbollah ébranlé par des explosions meurtrières attribuées à Israël

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Une ambulance transporte des blessés au centre médical de l'Université américaine de Beyrouth, le 17 septembre 2024, après que des explosions ont touché des sites dans plusieurs bastions du Hezbollah. ©AFP

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah, ébranlé par deux vagues d’explosions meurtrières visant ses systèmes de transmission au Liban, attend jeudi le discours de son chef qui doit s’exprimer sur ces attaques sans précédent imputées à Israël.

Les explosions, qui exacerbent les craintes d’une guerre à grande échelle, ont fait mardi et mercredi plus de 30 morts, dont des membres du mouvement, ainsi quelque 3.200 blessés. Le chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, qui n’a pas été blessé dans ces attaques selon une source proche du mouvement, s’exprimera jeudi à 17H00 (14H00 GMT).

Israël n’a pas commenté ces attaques qui sont survenues juste après qu’Israël a annoncé l’extension de ses objectifs de guerre contre le Hamas palestinien –soutenu par le Hezbollah–, jusqu’à la frontière nord avec le Liban, pour permettre le retour des déplacés dans le nord du pays.

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien, ont fait douze morts et entre 2.750 et 2.800 blessés, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

 

Le lendemain, la deuxième vague d’explosions « ayant visé les talkies-walkies« , a fait 20 morts et plus de 450 blessés, selon la même source. Le Hezbollah a déploré jeudi la mort de 20 de ses membres tués, selon une source proche du mouvement, dans « les explosions des talkies-walkies » la veille. Les explosions des deux derniers jours sont le « plus gros coup jamais porté à la formation » pro-iranienne par Israël, selon une source proche du Hezbollah.

Des bipeurs et talkies-walkies des membres du Hezbollah ont explosé simultanément mardi puis mercredi alors que les membres du Hezbollah étaient chez eux, faisaient leurs courses ou participaient à des obsèques.

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Les principaux objectifs affichés jusqu’à présent par Israël étaient la destruction du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien depuis l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a estimé mercredi que le « centre de gravité » de la guerre se déplace « vers le nord » où les échanges de tirs meurtriers quasi-quotidiens avec le Hezbollah ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière.

Lire aussi: Israël: le Shin Bet dit avoir déjoué un attentat du Hezbollah visant un ex-responsable sécuritaire

« Nous menons nos tâches simultanément » au nord et au sud, et « notre tâche est claire: assurer le retour des habitants du nord sains et saufs chez eux« , a souligné M. Gallant. Ses propos ont été repris par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, dans des déclarations séparées.

Dès le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front à la frontière avec Israël disant soutenir le Hamas. Charles Lister, expert au Middle East Institute, a estimé que « le Mossad (service de renseignement extérieur israélien) a infiltré la chaîne d’approvisionnement » du Hezbollah.

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Selon une enquête préliminaire menée par les autorités libanaises, « les appareils étaient préprogrammés pour exploser et contenaient des matériaux explosifs placés à côté de la batterie« , a indiqué à l’AFP un responsable libanais de la sécurité.

La police et le Shin Bet (renseignement intérieur) ont par ailleurs annoncé jeudi qu’un citoyen israélien avait été arrêté pour avoir été recruté par l’Iran afin de préparer des assassinats de personnalités israéliennes parmi lesquelles Benjamin Netanyahu.

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Selon eux, l’homme s’est vu proposer de tuer des personnalités israéliennes pour se venger de l’assassinat à Téhéran le 31 juillet du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. L’Iran avait imputé cet assassinat à Israël, qui n’a fait aucun commentaire.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence vendredi pour discuter de la série d’explosions au Liban. La Turquie a accusé « Israël d’étendre la guerre au Liban« , tandis que Berlin, l’ONU et Washington ont mis en garde contre une « escalade« .

 

Des représentants de la diplomatie américaine, française, allemande, italienne et britannique devaient se réunir jeudi à Paris pour faire le point sur l’état des négociations pour une trêve à Gaza et la situation au Liban, selon des sources diplomatiques.

Lors d’une visite éclair au Caire mercredi, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a appelé de son côté Israël et le Hamas à faire preuve de « volonté politique » pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, après des mois de négociations infructueuses. Pendant ce temps, la guerre ne connaît pas de répit dans le territoire palestinien assiégé et frappé par une catastrophe humanitaire.

Selon la Défense civile à Gaza, cinq Palestiniens ont été tués dans une frappe nocturne contre un appartement à Gaza-ville. Deux autres personnes ont péri dans le bombardement d’une maison dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord), selon la même source.

 

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Lire aussi: Washington fait état de « progrès » dans les discussions sur Gaza malgré l’attaque du Hezbollah

Sur les 251 personnes enlevées pendant l’attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée. Plus de 41.272 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

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