Liban: 9 morts et 300 blessés dans des explosions de talkie-walkies du Hezbollah (vidéo)

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Explosion dans un magasin de téléphones mobiles à Sidon, au Liban, le 18 septembre 2024. REUTERS - Hassan Hankir.

Une nouvelle vague d’explosions d’appareils de transmission du Hezbollah a fait mercredi neuf morts et 300 blessés à travers le Liban, au lendemain d’une attaque similaire sans précédent imputée à Israël par le mouvement islamiste libanais qui a promis de se venger.

Des talkie-walkies ont explosé simultanément dans la banlieue sud de Beyrouth, au moment où se déroulaient les obsèques de quatre membres du Hezbollah tués la veille dans l’explosion de bipeurs, selon une source proche du mouvement libanais et des secouristes.

Les explosions ont semé la panique pendant les funérailles, de nombreuses personnes se précipitant pour se mettre à l’abri, selon des images de l’AFPTV.

« La nouvelle vague d’explosions de talkie-walkies a fait neuf morts et plus de 300 blessés », a indiqué le ministère libanais de la Santé dans un communiqué. Des explosions ont été signalées dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, ainsi que dans le sud et l’est du Liban.

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien, ont fait douze morts, dont deux enfants, et entre 2.750 et 2.800 blessés, selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé.

 

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Israël n’a pas commenté ces explosions, quelques heures après l’annonce par ce pays qu’il étendait les objectifs de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.

Dès le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front à la frontière avec Israël disant soutenir le Hamas. Depuis, les échanges de tirs meurtriers sont quasi-quotidiens, entraînant le déplacement de dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière.

« Indescriptible »

Le Hezbollah a accusé Israël d’être « entièrement responsable » des explosions des bipeurs, prévenant qu’il allait « recevoir son juste châtiment ».

Le mouvement libanais, dont le chef doit s’exprimer jeudi, a promis de poursuivre ses opérations de soutien au Hamas palestinien.

Lire aussi. Explosions de bipeurs au Liban: ce que l’on sait

Le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib a déclaré que l’attaque de mardi pourrait être le présage d’une guerre plus large au Moyen-Orient.

Hussein, propriétaire d’un magasin à Tyr, dans le sud du pays, a raconté qu’il était dans son magasin mardi lorsqu’il a entendu une explosion proche.

Un homme « est tombé à terre et a commencé à crier. Plus de dix personnes se sont effondrées et personne ne savait ce qui se passait ».

A son arrivée à l’hôpital, il a parlé de scènes « indescriptibles ». « Une personne avait perdu une main, une autre avait le visage couvert de sang (…) Il y avait du sang partout ».

L’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, a été blessé, selon la télévision iranienne.

Le ministère de l’Education libanais, a annoncé mercredi la fermeture des écoles et des universités.

Une source proche du Hezbollah a indiqué à l’AFP que « les bipeurs qui ont explosé concernent une cargaison récemment importée par le Hezbollah de 1.000 appareils », qui semblent avoir été « piratés à la source ».

« D’après les enregistrements vidéo (…), un petit explosif de type plastic a certainement été dissimulé à côté de la batterie (des bipeurs) pour un déclenchement à distance via l’envoi d’un message », a estimé sur X Charles Lister, expert au Middle East Institute.

« Infiltration »

Pour lui, « le Mossad (service de renseignement extérieur israélien) a infiltré la chaîne d’approvisionnement ».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné mercredi les « attaques » aux bipeurs, se disant « extrêmement préoccupé » par la situation. L’ONU a déploré une « escalade extrêmement inquiétante ».

Israël a annoncé le même jour sa décision d’étendre les objectifs de la guerre jusqu’à la frontière israélo-libanaise, afin de permettre le retour des déplacés dans le nord d’Israël.

Lire aussi. Explosions au Liban: Israël a piégé des bipeurs importés de Taïwan, selon le New York Times

Les principaux objectifs affichés jusqu’à présent étaient la destruction du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

L’armée israélienne a dit mercredi avoir frappé la veille une infrastructure « dans laquelle opéraient des terroristes » à Majdal Selm, dans le sud du Liban, et dans la nuit d’autres « sites » du Hezbollah dans cinq secteurs sud du pays.

« Meilleure chance »

Dans ce contexte explosif, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en visite au Caire, a appelé Israël et le Hamas à faire preuve de « volonté politique » pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, afin de « faire face à la crise humanitaire à Gaza et aux risques pour la stabilité régionale », après des mois de négociations infructueuses.

Pendant ce temps, la guerre ne connait pas de répit dans le territoire palestinien assiégé et frappé par une catastrophe humanitaire.

Selon la Défense civile de Gaza, au moins cinq personnes ont été tuées mercredi par une frappe aérienne israélienne sur une école transformée en refuge pour déplacés, dans un quartier de l’est de Gaza-ville (nord).

L’armée a confirmé la frappe, affirmant que les combattants du Hamas utilisaient l’école « pour planifier et mener des activités terroristes ».

Quatre soldats ont été tués dans des combats mardi à Gaza, a indiqué en outre l’armée, ajoutant que six autres avaient été blessés.

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas, ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées pendant l’attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée.

Plus de 41.272 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

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