L’Édito de la semaine. Qu’ils retournent en France!

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La langue française, formidable outil d’influence culturelle, est en train de céder la place à l’Anglais. Il ne faut pas s’y tromper. Il s’agit bien d’un mouvement de fond, facile à constater chez la jeunesse marocaine qui adopte de plus en plus la langue de Shakespeare, au moment où l’Algérie des généraux, chouchoutée par Macron, fait disparaître le français de ses billets de banque.

« Qu’il(s) retourne(en) en Afrique! ». Les propos chocs du député du Rassemblement national (extrême-droite), prononcés le 3 novembre dernier à l’Assemblée nationale, ont provoqué une vive polémique en France. Sanctionné, Grégoire de Fournas a écopé d’une suspension temporaire de l’hémicycle. Si la classe politique française s’est émue de ce dérapage, à l’étranger, la scène n’a pas choqué outre-mesure. 

En Afrique, continent visé par l’élu lepeniste, les propos de ce dernier n’ont fait que confirmer l’image délétère que traîne l’ancienne puissance coloniale depuis plusieurs années. Car la France n’a plus la côte sur le continent noir. “Qu’ils retournent en France”: c’est plutôt ce refrain que l’on entend désormais du côté de Bamako, Ouagadougou ou encore Bangui, où la Russie, la Chine comme la Turquie avancent leurs pions.

En Afrique du nord, l’image de la France n’est guère plus reluisante. La crise des visas, qu’Emmanuel Macron a créé pour punir les élites maghrébines, prouve encore une fois le déphasage du gouvernement français. En voulant punir l’intelligentsia nord-africaine, Macron nuit en réalité au prestige de son pays, ou de ce qu’il en reste. La langue française, formidable outil d’influence culturelle, est en train de céder la place à l’Anglais. Il ne faut pas s’y tromper. Il s’agit bien d’un mouvement de fond, facile à constater chez la jeunesse marocaine qui adopte de plus en plus la langue de Shakespeare, au moment où l’Algérie des généraux, chouchoutée par Macron, fait disparaître le français de ses billets de banque.

Loin de nous choquer, les propos du député De Fournas ressemblent plutôt, de ce côté-ci de la Méditerranée, à un acte manqué symptomatique du déni dans lequel est plongée la classe politique française. Celle-là même qui se plaint d’être rejetée en Afrique mais qui fait tout pour provoquer le ressentiment des peuples africains. La France se replie sur elle-même, se droitise, perd de son influence dans le monde et particulièrement en Afrique. En a-t-elle seulement conscience? 

 

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