Le siège d’une radio algérienne perquisitionné, un journaliste arrêté

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Ihsane El Kadi
Ihsane El Kadi. Photo: Radio M.

Le journaliste algérien et directeur et fondateur de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent, Ihsane El Kadi, a été interpellé, vendredi soir à Zemmouri (Alger), par des agents de la Direction générale algérienne de la sécurité intérieure (DGSI), rapportent des médias locaux.

« Six agents en civil se sont présentés à la résidence secondaire du journaliste à Zemmouri (Boumerdès) et lui ont demandé de les suivre », a indiqué Radio M, citant la famille d’Ihsane El Kadi.

Le siège d’Interface Médias, société éditrice des deux titres, sis à Alger-centre, a été perquisitionné ce samedi après-midi par les services de sécurité, fait remarquer la même source, faisant état de la saisie d’équipements informatiques et de tournage.

Ihsane El Kadi a été condamné en première instance en juin dernier à six mois de prison, après une plainte de l’ex-ministre algérien de la Communication, Ammar Belhimer, à cause d’un article publié sur Radio M. Le 18 décembre, lors de son procès en appel à la Cour d’Alger, le parquet a requis l’aggravation de la peine.

Dans un communiqué, le Conseil d’administration de Radio M a dénoncé le « harcèlement injustifié que subit depuis trois ans notre plateforme médiatique qui n’a pas de fondement autre que celui d’empêcher l’exercice libre du métier d’informer ».

De son côté, Riposte Internationale a condamné fermement l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste El Kadi Ihsane, exigeant la cessation de ces harcèlements à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ».

Lire aussi: Affaire Tawfik Djaou: l’ONU épingle encore l’Algérie

Plusieurs journalistes et personnalités ont également réagi à son arrestation. « L’interpellation en Algérie d’Ihsane El Kadi à Zemouri (Boumerdes) et les scellés apposé sur les locaux de Radio M et de Maghreb émergent constituent une inadmissible atteinte aux libertés de la presse et au droit », a estimé Alain Gresh, fondateur du journal OrientXXI.

« Sale temps pour la liberté de la presse et pour toutes les libertés démocratiques en Algérie », a écrit Abdelouahab Fersaoui, président de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), cité par Le Monde.

Le journal français rappelle aussi que, « de manière prémonitoire », le conseil d’administration d’Interface Média notait, le 23 décembre dernier, que le harcèlement que « subit depuis trois ans notre plate-forme médiatique n’a pas de fondement autre que celui d’empêcher l’exercice libre du métier d’informer pourtant garanti par toutes les constitutions depuis février 1989 ».

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