Le sida tue toujours au Maroc
Publié leDu 25 novembre au 25 décembre prochain, le ministère de la Santé organise une campagne nationale de dépistage du VIH, en partenariat avec la délégation générale à l’Administration pénitentiaire et les ONG.
A fin 2018, le nombre de décès liés au sida est estimé à 350, et le nombre de personnes vivant avec le VIH à 21.000, selon les dernière statistiques du ministère de la Santé, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du jour. L’objectif de cette campagne est de réaliser le test du VIH sur 327.000 personnes (260.000 tests VIH et 67.000 tests syphilis).
Même si la tutelle signale une réduction de 25% des cas de décès du VIH depuis 2010, 900 nouvelles infections sont enregistrées chaque année. Toutefois, le Maroc bénéficie d’une faible prévalence de la maladie (0,8%), l’épidémie se concentrant au sein des populations clés, précise le quotidien. En effet, 67% des nouvelles infections ont lieu au sein des populations clés les plus exposées aux risques d’infection.
Ainsi, la présence du VIH est estimé à 1,3% chez les prostituées, 4,5% chez les homosexuels et 7,1% chez les personnes qui s’injectent des drogues. Le nombre total de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) notifiées s’est élevé à 17.000 à fin septembre 2018, dont 50% au stade asymptomatique VIH. 66% des cas déclarés se concentrent dans trois régions: Souss-Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi.
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Concernant l’information et la prévention sur la maladie, des progrès sont à signaler puisque la proportion des personnes connaissant leur statut sérologique est passée de 22% en 2010 à 77% en 2018. En outre, près de 123.000 personnes parmi les populations clés et vulnérables sont couvertes par les programmes de prévention combinés chaque année, poursuit ALM. 1.200 usagers de drogues dont 900 injecteurs sont sous traitement de substitution à la méthadone.
Côté diagnostic et prise en charge, le nombre de PVVIH ayant reçu un traitement antirétroviral (ARV) a été multiplié par plus de 4, passant de 3.205 à 13.641 entre 2010 et 2018, soit une augmentation de la couverture de 19 à 65% en 2018. En 2019, près de 15.000 PVVIH bénéficient gratuitement du traitement ARV, dont 770 enfants, ajoute le quotidien.
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19 centres référents de prise en charge de l’infection du VIH existent actuellement, ainsi que 14 laboratoires offrant le diagnostic et le suivi biologique. A ce propos, le nombre de personnes testées par le VIH a été multiplié par 16 entre 2010 et 2018, passant respectivement de 45.700 à 563.266 (notamment les femmes enceintes davantage dépistées). Notons que 1.200 enfants sont nés avec le VIH depuis le début de l’épidémie.
Cette nouvelle campagne intervient dans le cadre de la mise en oeuvre du plan stratégique national de lutte contre le sida 2017-2021 ayant pour objectifs la réduction de 75% des nouvelles infections, et de 50% des décès, d’ici le terme du plan qui prévoit également l’élimination de la transmission du VIH de la mère à son enfant, de la stigmatisation et discrimination liées au VIH, et une meilleure gestion de la riposte nationale.