Le pétrole glisse encore, la Russie fragilise le regain d’influence de l’Opep+

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Les cours du pétrole sont restés orientés à la baisse, mercredi, sapés par des indicateurs chinois jugés décevants, sur fond de demande abondante alimentée par la Russie, qui fait cavalier seul et fragilise l’influence de l’alliance Opep+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c’était le dernier jour de cotation, a terminé en baisse de 1,19%, à 72,66 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en juillet, il a lui cédé 1,97%, à 68,09 dollars.

Pour Edward Moya, analyste d’Oanda, le marché a mal réagi aux indicateurs d’activité PMI publiés par le Bureau national des statistiques (BNS) chinois, qui ont montré que l’industrie manufacturière avait continué à se contracter en mai, mais aussi que le secteur des services avait ralenti sa progression.

« Ces chiffres sont décevants et émanent du premier importateur mondial », a souligné Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.

Pour Carsten Fritsch, de Commerzbank, les opérateurs s’inquiètent également de la poursuite d’une politique monétaire volontariste par la banque centrale américaine (Fed), pas convaincue par la récente décélération de l’inflation, ce qui pourrait pénaliser la demande d’or noir.

L’appréciation du dollar a aussi mis les cours sous pression. L’essentiel des contrats sur le pétrole étant libellés en billets verts, une hausse du dollar provoque souvent une contraction mécanique du prix du brut pour neutraliser l’effet de change.

A ces facteurs s’ajoutent des éléments techniques, selon Andrew Lebow, de Commodity Research Group. La chute de mardi a fait franchir aux prix des seuils techniques à la baisse et entraîné des ventes automatiques ainsi qu’un repositionnement spéculatif à la baisse.

Lire aussi. Le pétrole retombe sous la barre des 70 dollars

Côté offre, « le marché est de plus en plus préoccupé par la production russe », qui a « peut-être été réduite à la marge, mais certainement pas des 500.000 barils par jour qu’ils avaient promis » en février, explique l’analyste.

Quelque 2,5 millions de barils ont été exportés quotidiennement en mai depuis les trois ports occidentaux de Russie, Novorossiisk, Ust-Luga et Promorsk, selon l’agence Bloomberg, un sommet depuis octobre 2018, date à laquelle elle a commencé à compiler ces données.

« La Russie affaiblit » la position de l’alliance Opep+, formée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires de l’accord Opep+, selon Andrew Lebow.

« Les Saoudiens vont finir par se demander s’il faut continuer à réduire leur production et abandonner des parts de marché à la Russie qui, elle, ne diminue pas ses exportations », anticipe l’analyste, alors que doit se tenir dimanche une réunion ministérielle des membres de l’Opep+.

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