Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a souligné…
Le Maroc apportera tout son soutien pour renforcer la pharmacovigilance en Afrique
Publié leLe Maroc apportera tout son soutien pour renforcer les systèmes de pharmacovigilance en Afrique, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb.
« Tout comme le royaume du Maroc a apporté son appui à la création de l’Agence africaine du médicament, et continue de soutenir l’OMS, le CDC Afrique et l’Union Africaine dans leurs efforts de promotion d’un accès équitable à des médicaments de qualité, sûrs et efficaces, nous apporterons tout notre soutien à la question du renforcement de la pharmacovigilance sur notre continent », a souligné Ait Taleb à l’ouverture de la Réunion des membres du Programme de l’OMS pour la pharmacovigilance internationale (PIDM). Leurs partenaires en Afrique se disent persuadés que la réalisation de cet objectif contribuera à améliorer la manière dont les systèmes de santé pourront faire face aux défis sanitaires du futur.
D’ailleurs, le royaume du Maroc n’a jamais ménagé et ne ménagera aucun effort pour contribuer à la préservation et au renforcement de la résilience, de la sécurité et de la souveraineté sanitaires au niveau continental, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a-t-il soutenu.
Il a rappelé que le roi Mohammed VI a toujours souligné, à travers ses actions et ses discours, la nécessité de faire de la santé et du bien-être du citoyen africain des priorités nationales et de les inscrire dans tout projet de coopération Sud-Sud qui se veut efficient et qui vise à favoriser le rapprochement et la solidarité entre les peuples.
Le ministre s’est, en effet, réjoui du fait que le PIDM compte aujourd’hui 49 pays africains parmi ses membres, dont cinq pays membres associés, et de l’organisation de cette conférence en terre africaine, en présence d’experts venant d’Afrique, plus de 150 au total. Ce programme s’inscrit dans la perspective de dresser des ponts de collaboration plus solides et de développer des stratégies et des outils innovants visant à renforcer les systèmes de pharmacovigilance sur le continent.
Il s’est dit convaincu, qu’avec les compétences réunies et avec l’appui des partenaires présents, de disposer de tout le savoir-faire et de toutes les capacités nécessaires pour renforcer les systèmes régionaux et continentaux de pharmacovigilance, en imaginant des options d’avenir profitables à l’ensemble des nations africaines et susceptibles de contribuer au bien-être général.
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Soulignant l’importance des médicaments dans tout système de santé, Ait Taleb a rappelé l’essor de l’industrie pharmaceutique au lendemain de la seconde révolution industrielle, qui a fortement contribué à remodeler le paysage sanitaire dans le monde, mettant à profit l’évolution des sciences médicales, les progrès de la chimie et de la biologie, les avancées de la technologie, la mondialisation du commerce international et la démocratisation de l’accès aux soins.
L’invention, dès l’entre-deux-guerres, des premiers vaccins, la découverte des premiers antibiotiques et l’extraction des premières insulines, ont ouvert la voie à des perspectives jusque-là inimaginables, a-t-il fait observer. Et d’ajouter que grâce à la recherche, au développement et à la commercialisation à grande échelle de médicaments de plus en plus innovants, de plus en plus variés et de plus en plus efficaces, il est devenu possible de traiter, de prévenir, de contrôler, voire d’éradiquer des maladies réputées incurables, invalidantes et létales.
Il est devenu également possible de réaliser des actes opératoires complexes, de délivrer des soins palliatifs et de réadaptation plus spécialisés, d’améliorer l’espérance de vie, et même de freiner la croissance démographique en offrant des solutions plus appropriés de planification familiale, a-t-il poursuivi.
Et le ministre d’enchaîner que les médicaments sont considérés aujourd’hui comme un des postes de dépenses les plus importants en santé humaine, relevant que leur utilisation est incontournable et leur impact indéniable, que ce soit d’un point de vue sanitaire, économique ou social. « L’expérience récente de la pandémie Covid-19 les hisse même au rang de ressources stratégiques indissociables de la sécurité et de la souveraineté des nations », a-t-il dit.
Pourtant, l’essor du médicament n’a pas toujours été de toute tranquillité, a-t-il fait remarquer, expliquant que le développement de l’industrie pharmaceutique, bien que globalement positif, reste entaché d’un ensemble de drames qui continuent encore de marquer les esprits.
« Des incidents comme ceux de l’accident vaccinal de Lübeck en 1930, lié à l’utilisation d’une version contaminée du BCG, des scandales comme ceux de la thalidomide dans les années 1950, du distilbène en 1970, de l’Isoméride à la fin des années 1990 ou encore du Mediator en 2010, nous rappellent qu’au-delà de l’efficacité d’un principe actif, il est capital de respecter les principes de l’éthique médicale, de se conformer strictement aux règles de bonnes pratiques, notamment en matière de recherche clinique, de fabrication et de mise en vente, et, en ce qui nous concerne aujourd’hui, en matière de pharmacovigilance », a-t-il averti.
Ait Taleb a, de ce fait, saisi l’occasion pour souligner l’intérêt encore plus pressant, aujourd’hui, de développer davantage les systèmes de pharmacovigilance dans le monde, au vu des mutations profondes que connaissent les méthodes de recherche et de développement des produits de santé en général, et du passage de plus en plus important des technologies classiques issues de l’industrie chimique à des technologies novatrices fondées sur les biotechnologies, en particulier.
Le Programme de l’OMS pour la pharmacovigilance internationale, lancé en 1968 à la suite, justement, du scandale de la thalidomide, reste une plateforme idéale pour promouvoir l’assurance de la qualité, la sécurité d’emploi et l’innocuité des médicaments, a-t-il conclu.
Organisée à l’initiative du Centre Antipoison et de Pharmacovigilance du Maroc (CAPM) et de l’OMS, la Réunion des membres du PIDM et leurs partenaires en Afrique (du 2 au 4 mars) a pour objectif de partager les efforts déployés par les partenaires clés pour soutenir l’Afrique dans le renforcement de la pharmacovigilance, et de tisser des ponts entre les partenaires pour pouvoir collaborer, rationaliser et démultiplier les efforts réalisés pour un renforcement efficace et durable du système de la pharmacovigilance en Afrique.