Le journaliste en détention Soulaimane Raissouni absent de son procès

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Soulaimane Raissouni. Crédit: DR.

Le procès de Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis 69 jours, a repris mardi en son absence, le prévenu se disant « dans l’incapacité d’assister à l’audience » en raison de son état de santé.

Parallèlement, le procès du journaliste Omar Radi, en détention préventive depuis près de 11 mois, s’est poursuivi dans une autre salle de la Cour d’appel de Casablanca (ouest), a constaté l’AFP. Les avocats des deux journalistes, les mêmes, ont dû se séparer en deux groupes pour pouvoir assister aux deux audiences.

A l’ouverture des débats concernant M. Raissouni, le ministère public a communiqué au juge une déclaration du journaliste se décrivant « dans l’incapacité d’assister à l’audience » car il ne peut « ni se concentrer ni parler », a rapporté l’avocate Souad Brahma.

Le parquet a ensuite contesté cette assertion en présentant des documents pénitentiaires, dont un certificat médical affirmant le contraire.

Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum –en liquidation judiciaire depuis mi-mars pour des raisons financières–, est poursuivi pour « agression sexuelle » après une plainte déposée par un militant LGBT pour des faits qu’il conteste.

« Comment peut-on dire qu’un homme en grève de la faim depuis presque 70 jours est toujours capable de marcher et de parler? », s’est exclamée Mme Brahma.

 

M. Raissouni, en détention préventive depuis un an, poursuit obstinément sa grève de la faim malgré les risques pour sa santé et les appels de ses soutiens. Placé en préventive depuis son arrestation, il demande à être jugé en état de liberté ou, à défaut, s’est dit prêt à « aller de la prison au tombeau ».

Comme lui, son confrère Omar Radi, également en détention préventive, a plusieurs fois demandé sa libération conditionnelle, en vain. Connu pour son ton critique, ce reporter indépendant de 34 ans, est poursuivi pour « viol » et pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

Mardi, le ministère public a estimé que son placement en préventive, tout comme les refus successifs de liberté conditionnelle étaient « légaux (…) compte tenu des lourdes charges » pesant sur lui.

 

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