Le gaz au plus bas depuis environ 19 mois, le pétrole atone

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Le gaz au plus bas depuis environ 19 mois, le pétrole atone
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Le gaz naturel européen baissait jeudi, touchant un nouveau plus bas depuis août 2021, malgré les températures plus froides, profitant d’un niveau de stockage confortable en Europe.

Le pétrole évoluait quant à lui sans réelle tendance jeudi, pris entre les espoirs de reprise de la demande chinoise et les inquiétudes quant à la croissance des Etats-Unis, le marché s’attendant à une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’échangeait à 41,16 euros le mégawattheure (MWh) peu après avoir frôlé la barre des 40 euros et touché un nouveau plus bas depuis près de 19 mois, à 40,50 euros.

Malgré des températures inférieures à la moyenne dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest et du Nord, « les prix du gaz sont relativement stables », soulignent les analystes d’Energi Danmark, notamment grâce à « des niveaux de stockage élevés à l’approche du printemps ».

L’hiver jusque-là exceptionnellement doux a permis aux différentes nations européennes de préserver leurs réserves de gaz en réduisant la demande de chauffage, principal poste de consommation de gaz pour les particuliers.

« L’UE a exceptionnellement bien géré la crise énergétique », affirme Ole Hvalbye, analyste chez Seb.

Selon le groupe Seb, l’Europe a perdu plus de 1.000 térawattheures (TWh) d’importations de gaz naturel en provenance de Russie par rapport à la normale, avant la guerre en Ukraine.

« Mais avec un peu de chance sur le plan météorologique, de fortes réductions de la demande dues aux prix élevés du gaz naturel et de fortes augmentations des importations de gaz naturel liquéfié », l’Europe a réussi à « rectifier le tir de +1.400 TWh », poursuit M. Hvalbye.

De quoi permettre au Vieux Continent de passer de réserves de gaz moins remplies que leur niveau habituel à des réserves « à +242 TWh au-dessus de la normale », ajoute-t-il.

Depuis début janvier, la référence européenne du gaz a déjà chuté d’environ 46%. Et par rapport à sa dernière envolée en août, provoquée par une rupture d’approvisionnement venant de Russie, le TTF a dévissé de 88%.

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,11% à 82,75 dollars.

Lire aussi: Le pétrole baisse, les attentes de reprise en Chine retombent légèrement

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, abandonnait 0,09% à 76,73 dollars.

Les cours des deux références mondiales de l’or noir sont pris entre « deux moteurs macroéconomiques désormais désaccordés », relève Stephen Innes, analyste chez SPI AM: d’une part les attentes d’une reprise de la demande de la Chine, et d’autre part, la volonté de la Fed de poursuivre sa hausse des taux pour lutter contre l’inflation.

Selon l’analyste, la réouverture du marché chinois est compensée par le froid qu’une nouvelle hausse des taux de la Fed pourrait jeter sur la croissance américaine, et donc la consommation de brut de la première économie mondiale.

« Tant que les données économiques de la Chine ne s’améliorent pas ou que la Fed ne devient pas moins agressive, les prix du pétrole pourraient connaître des difficultés à court terme », poursuit M. Innes.

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