Le retrait d'un certain nombre d'entreprises inactives du système fiscal n'est pas une faillite, mais…
Le cri d’alarme des TPME face au cash pooling des grandes entreprises
Publié leLa Confédération marocaine des TPE-PME (CMTPME) a lancé un appel aux autorités pour protéger les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) marocaines contre les pratiques de «cash pooling» des grandes entreprises.
En présence de dirigeants de TPME, Abdellah El Fergui, président de la CMTPME, a exposé, vendredi dernier lors d’une conférence de presse, les difficultés rencontrées par ces entreprises et invité les grandes entreprises à faire preuve de plus de responsabilité. En effet, malgré l’existence d’une législation spécifique sur les délais de paiement, les grandes entreprises contournent la loi en exploitant des failles qui leur permettent de retarder la réception des factures, au détriment des TPME, a-t-il déploré.
Dénonçant ces pratiques abusives qui fragilisent la trésorerie des petites entreprises et les poussent souvent à la faillite, il a appelé «le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour renforcer les sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations financières envers leurs fournisseurs».
Le président de la CMTPME a souligné que les grandes entreprises, dans la perspective de se défaire subrepticement de leurs obligations, ont recours au cash pooling. Cette « technique » consiste pour une holding ou une grande entreprise à «siphonner la trésorerie de l’une de ses filiales, laissant cette dernière en défaut de paiement», a-t-il expliqué, ajoutant qu’elle «cause l’asphyxie financière de nombreux fournisseurs ou sous-traitants de cette filiale».
El Fergui a ainsi appelé le gouvernement à instaurer une législation pour encadrer cette méthode, affirmant que les TPME ne peuvent plus supporter ces pratiques qui menacent directement leur viabilité économique.
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Le président de la CMTPME a par ailleurs profité de l’occasion pour mettre en avant la nécessité d’améliorer la représentativité des TPME au sein des institutions nationales. Selon lui, les intérêts des petites entreprises sont souvent marginalisés dans les décisions prises au sein de la Chambre des conseillers et d’autres organismes comme la CNSS, Maroc PME ou encore l’ANAPEC.
«La Confédération souhaite que les TPE-PME soient incluses dans le dialogue social aux côtés du gouvernement, des syndicats et des grandes entreprises», a-t-il exhorté. Cette représentativité permettrait de mieux défendre les intérêts des petites entreprises et d’assurer une protection plus efficace contre les pratiques abusives.
Pour conclure, El Fergui a abordé le rôle de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans la défense des intérêts des TPME, et a recommandé un engagement clair et ferme des autorités pour assurer leur survie face aux défis.