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Le CIO pressé d’intervenir contre l’interdiction du voile pour les athlètes Françaises
Publié leÀ l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, huit organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch, demandent au Comité international olympique (CIO) d’agir dans le but de lever l’interdiction du port du voile imposée par la France à ses athlètes féminines, mesure jugée discriminatoire et contraire aux principes olympiques.
À quelques semaines des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la France se retrouve au cœur d’une polémique en raison de sa décision d’interdire le port du voile pour ses athlètes. Cette mesure, justifiée par la laïcité, a suscité une levée de boucliers de la part de plusieurs organisations de défense des droits humains, qui la considèrent discriminatoire.
Dans une lettre adressée au président du CIO, Thomas Bach, Human Rights Watch (HRW) et sept autres organisations ont exprimé leur vive inquiétude face à cette interdiction. Elles appellent le CIO à user de son influence pour que la France, en tant que pays hôte des prochains Jeux, lève cette mesure. Les ONG estiment que l’interdiction « empêche les athlètes musulmanes qui décident de porter un couvre-chef sportif d’exercer leur droit humain de pratiquer un sport sans subir de discrimination« .
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Les signataires de la lettre mettent en avant les conséquences graves de cette interdiction sur les athlètes concernées. En France, les femmes et les filles portant un couvre-chef sportif sont exclues de nombreux sports, allant du football au judo en passant par le volley-ball et le badminton. Cette exclusion les prive non seulement de la possibilité de s’entraîner et de concourir, mais elle les invisibilise et les humilie, créant un traumatisme social profond. Certaines ont même dû quitter le pays pour poursuivre leur passion sportive ailleurs.
La lettre souligne également l’hypocrisie de cette mesure à la lumière des principes olympiques. Le CIO a fièrement annoncé que les Jeux de Paris 2024 seraient les premiers à afficher une stricte parité entre les sexes. Cependant, cette interdiction contredit directement ces principes en renforçant « le climat de discrimination systémique, d’islamophobie et de discrimination religieuse » auquel les athlètes musulmanes sont confrontées.
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Les organisations rappellent que cette interdiction va à l’encontre des obligations internationales de la France en matière de droits humains. En adoptant cette position, la France contrevient aux traités internationaux relatifs aux droits humains et au Cadre stratégique du CIO relatif aux droits humains, ainsi qu’aux principes fondamentaux de l’olympisme. Elles dénoncent également la position du CIO qui, en septembre 2023, avait déclaré que cette interdiction ne s’appliquerait pas aux athlètes étrangères, mais sans remettre en cause la mesure discriminatoire pour les athlètes françaises.
Les ONG insistent sur la nécessité pour le CIO d’appeler publiquement les autorités sportives françaises à annuler cette interdiction, non seulement pour les Jeux de Paris 2024, mais aussi pour toute autre compétition sportive en France. Elles estiment que le CIO a une responsabilité éthique de garantir que ses politiques « n’aient pas pour effet d’exclure des groupes de femmes et de filles de la pratique sportive, qu’elles soient exemptes de toute forme de racisme et de discrimination fondée sur le genre« .
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HRW ainsi que les autres signataires appellent le CIO à prendre une position ferme pour faire de Paris 2024 un exemple d’égalité des genres et de respect des droits humains. En intervenant, le CIO montrerait son engagement à protéger le droit de toutes les femmes et les filles à pratiquer une activité sportive sans discrimination.