Les éléments de la police judiciaire relevant de la région de Kénitra ont procédé à…
Le baron de la drogue Mounir Erramach a quitté la prison de Kénitra
Publié leMounir Erramach, l’un des barons de la drogue les plus connus du Maroc, a quitté la prison de Kénitra ce jeudi 15 août, après avoir purgé une peine de 21 ans de détention.
Libéré ce jeudi de la prison centrale de Kénitra à 7h du matin, Mounir Erramach a été accueilli à Tétouan par sa famille, a confirmé à H24Info un membre de celle-ci, précisant qu’«il est en bonne santé». Et contrairement à ce qui a été relayé par certains supports de presse, Erramach n’était pas incarcéré à El Arjat, Ras El Ma (Fès) ou encore Toulal II (Meknès), mais plutôt à la prison centrale de Kénitra, selon notre source.
Incarcéré depuis 2003, Mounir Erramach a purgé sa peine. Il avait été condamné à 20 ans de prison ferme en décembre 2004 pour trafic international de drogue, constitution de bande criminelle, possession d’armes à feu, corruption, et participation à un meurtre avec préméditation. Mais sa peine a été alourdie d’un supplémentaire à la suite d’un recours de la Douane, qui s’était constituée partie civile.
Lors de son procès, 24 accusés ont été jugés et les peines de prison prononcées allaient de 8 mois à la perpétuité.
Une ascension sulfureuse
Après avoir été condamné en 1993 et 1997 à de courtes peines de prison pour contrebande de tabac, Erramach est passé à un stade supérieur, devenant au fil des années le narcotrafiquant qui a longtemps dominé le Détroit de Gibraltar. Né à Sebta en 1973, le « Pablo Escobar de Tétouan », ville où il a grandi, a marqué le monde de la drogue par ses méthodes audacieuses, dont l’introduction massive de drogues synthétiques au Maroc.
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Le chef de gang, charismatique et extravagant, a impliqué 22 hauts fonctionnaires corrompus, allant des procureurs aux directeurs de sécurité, qui ont soutenu ses opérations pendant près d’une décennie. Grâce à ces soutiens, il a pu faire transiter des tonnes de cannabis et de drogues de synthèse sans être inquiété.
Au début des années 2000, Erramach a perfectionné ses opérations en établissant un réseau de sociétés-écrans pour blanchir l’argent de son trafic en collaboration avec plusieurs associés européens, notamment espagnols. Ses activités ont attiré l’attention des autorités ibériques, qui ont démantelé une partie de son réseau en 2005, notamment dans la ville de Mijas, révélant d’importants investissements dans l’immobilier.
Connu pour son style flamboyant et ses goûts luxueux, Mounir Erramach s’est également découvert une passion surprenante en prison: l’entretien de plantes vertes dans un patio aménagé.