L’affaire Imane ou le laxisme de la justice face à la pédophilie et à l’inceste

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L’affaire de supposés viols et maltraitance de la jeune Imane suscite un grand émoi et pour cause. La fillette se dit victime d’une injustice, mais se retrouve prise au piège dans une affaire sans fin, où plusieurs zones d’ombre persistent.

Dans une vidéo de 11 minutes, la jeune Imane témoigne à visage découvert et révèle «l’injustice» dont elle dit avoir été victime. Révélant des détails sordides, la fillette dit avoir été victime de viol de la part de son oncle ainsi qu’un inconnu et d’avoir été maltraitée et torturée par sa grand-mère.

Selon ses dires, Imane aurait été violée à plusieurs reprises par son oncle. Bien qu’elle ait tenté de trouver de l’aide auprès de sa grand-mère chez qui elle habitait, cette dernière lui fera promettre «de force» de garder le silence. Imane se tournera alors vers sa belle-mère qui ne fera rien non plus.

 

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Imane sera à nouveau victime de viol de la part d’un autre jeune homme qui vivait dans des chambres que sa mère, souffrant de maladie mentale, louait. Révélant des détails sordides, Imane explique qu’elle a dû être conduite aux urgences afin qu’on lui extirpe un «corps étranger» de son anus. Sur place, Imane avouera avoir été violée par son oncle et par un autre jeune homme, mineur, en plus d’avoir été maltraitée et torturée par sa grand-mère.

Laxisme judiciaire

Imane est alors placée dans un centre de protection pour mineurs. Le procès a bien lieu, mais alors que la justice décide de condamner le jeune homme à un an de prison et sa mère à 1 mois de prison pour avoir payé une autre voisine afin qu’elle ne témoigne pas contre son fils, son oncle et sa grand-mère seront acquittés tous les deux.

Depuis, Imane dit avoir tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours, car «les coupables n’ont pas été jugés». Avec cette vidéo, l’affaire Imane a été rouverte sous la supervision du ministère public, annonçait la préfecture de police de Fès le vendredi 26 février, notant que les agressions sexuelles remontent au mois de janvier de l’année dernière.

La cellule de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences de la préfecture de police de Fès a ainsi informé l’opinion publique que «l’oncle et le voisin ainsi que deux femmes suspectées d’être impliquées dans cette affaire ont fait l’objet d’une enquête judiciaire et ont été présentés devant la justice. En attendant la décision judiciaire, la jeune Imane avait été placée dans un centre de protection pour mineures», rapporte Médias24.

 

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Toutefois, «la date et les circonstances de ces faits seront déterminées à travers une enquête», poursuit le communiqué, sans rentrer dans les détails.

Cette brève communication n’a toutefois pas suffi à calmer la grogne que suscite l’affaire. Plusieurs associations et ONG demandent à ce que justice soit faite. Parmi ces dernières, le collectif des Hors-la-loi, qui exhorte le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire à sanctionner systématiquement, chaque magistrat qui n’applique pas les peines prévues par les articles 485, 486, et 487 du code pénal, prévoyant notamment une peine allant de dix à vingt ans dans le cadre d’affaire de viol commis sur la personne d’une mineure de moins de dix-huit ans.

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