La Floride sinistrée par l’ouragan Milton mais évite le pire

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Des résidents passent devant un panneau de rue renversé le long de Bayshore Drive à Saint-Pétersbourg en raison de l'ouragan Milton le 10 octobre 2024 en Floride. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)

Le puissant ouragan Milton a balayé dans la nuit de mercredi à jeudi la Floride, provoquant tornades et inondations, mais les autorités ont fait part de leur soulagement face à des dégâts moins importants que prévu.

« La tempête fut considérable, mais heureusement le pire scénario ne s’est pas produit », a déclaré le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, lors d’une conférence de presse jeudi matin.

L’ouragan « s’est affaibli avant de toucher terre, et la submersion marine, de ce que nous savons pour l’instant, n’a pas été aussi importante que celle observée pour l’ouragan Hélène », qui a touché le sud-est des Etats-Unis fin septembre, a-t-il ajouté.

Au moins quatre morts ont cependant été recensés par les autorités locales après l’apparition de plusieurs tornades qui ont créé la stupeur dans la péninsule.

Milton a touché terre mercredi soir sur la côte ouest de la Floride en tant qu’ouragan de catégorie 3 – sur une échelle de 5 – et a maintenu des vents puissants en se frayant un chemin à l’intérieur des terres, avant d’atteindre jeudi matin l’Atlantique.

Milton a également « provoqué des inondations » sur la côte est de la péninsule, a précisé Ron DeSantis, mais aussi au coeur de la Floride, où les parcs d’attraction Disney étaient restés fermés par précaution.

Le président Joe Biden et le gouverneur se sont parlé au téléphone jeudi matin pour évoquer la situation, a indiqué la Maison Blanche.

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Dans le comté de Sarasota, sur la côte ouest de la Floride, où l’eau est montée de 2,4 à 3 mètres selon le gouverneur, les habitants commençaient à sortir pour constater les dégâts, des branches d’arbres et panneaux de signalisation jonchant les rues.

« Je pense que nous avons beaucoup de chance », confie Carrie Elizabeth, une habitante, à l’AFP. « Il faudra beaucoup de temps pour nettoyer, mais cela aurait pu être bien pire », assure-t-elle.

Joe Biden a cependant appelé sur X la population à « rester à l’intérieur » pour le moment, notamment pour éviter « les lignes électriques à terre, les débris, et les routes emportées ».

Plus au nord, à Saint Petersburg, dans la baie de Tampa, l’ouragan a déchiré le toit du stade de baseball de l’équipe professionnelle locale et a fait s’effondrer une grue.

Plus de 3,1 millions de foyers sont privés de courant jeudi matin à travers la Floride, selon le gouverneur.

Bien qu’il ait quitté la péninsule, l’ouragan continue de produire des vents puissants et des « pluies abondantes » sur le centre et l’est de la Floride, a prévenu le Centre américain des ouragans (NHC).

Milton était attendu comme « un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d’un siècle en Floride », avait prévenu Joe Biden mercredi soir.

Deux semaines après le passage dans la même région de l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 237 morts à travers le sud-est des Etats-Unis, dont au moins 15 en Floride, ce nouvel ouragan inquiétait d’autant plus les autorités que les nombreux débris causés par le premier ouragan étaient encore visibles dans les rues, et pouvaient être emportés par les vents.

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La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans.

Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.

Pour John Marsham, spécialiste des sciences de l’atmosphère, « de nombreux aspects d’Hélène et de Milton correspondent tout à fait » à ce que les scientifiques anticipent en matière de changement climatique.

« Les ouragans ont besoin d’océans chauds pour se former et les températures record des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices », explique-t-il.

Kristin Joyce prenait jeudi matin des photos de branches d’arbre arrachées dans les rues de Sarasota après le passage de l’ouragan.

Pour cette septuagénaire rencontrée par l’AFP, Hélène et Milton « doivent sans conteste servir de signal d’alarme pour tout le monde en matière de changement climatique ».

« Malheureusement, cela devrait devenir encore davantage la norme, et nous le constatons ici », se désole-t-elle.

Les deux ouragans, survenus à quelques semaines d’une élection présidentielle extrêmement serrée, ont pris une dimension politique, républicains et démocrates s’écharpant au sujet de l’aide aux sinistrés.

L’ex-président Donald Trump accuse les démocrates, à la tête de l’Etat fédéral, d’être intervenus trop tard après l’ouragan Hélène, des allégations vivement démenties par le président Biden et la candidate démocrate Kamala Harris. Ils accusent en retour le candidat républicain d’alimenter de manière irresponsable la désinformation autour de l’événement.

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