Kénitra: décès de deux enfants mordus par un chien enragé, une association tire la sonnette d’alarme

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Chiens

Le décès de deux enfants après avoir été mordus par un chien enragé a suscité une grande panique et une profonde indignation parmi les habitants de la province de Kénitra.

Deux mineurs sont décédés après avoir été mordus par un chien errant atteint de la rage, dans la commune rurale de Sidi Mohamed Lahmerr (province de Kénitra). Après l’incident, les deux enfants ont été transportés dans un état critique à l’hôpital régional de Kénitra. L’un deux, présentant des complications, a été transféré au CHU de Rabat où il a succombé à ses douleurs, tandis que son camarade resté à l’hôpital de Kénitra est décédé le lendemain.

Cette double tragédie rappelle une énième fois l’urgence de trouver une réelle solution à un fléau qui touche plusieurs villes du Maroc. Jointe par H24Info, Mariem Alaoui, présidente de l’association marocaine de gestion des chiens errants (AMGCE), explique qu’il existe trois familles de méthodes pour gérer la population canine.

La première est la méthode de refuge ou d’enfermement, qui consiste à adopter ou à garder des chiens en refuge. C’est une méthode qui permet de prendre soin des animaux, mais, en contrepartie, elle entraîne des coûts très élevés en raison des soins quotidiens nécessaires et de l’augmentation continue du nombre de chiens.

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La deuxième méthode est celle de l’élimination. Utilisée au Maroc, celle-ci consiste à tuer les chiens par empoisonnement, par abattage ou encore par leur enlèvement pour les emmener en fourrière et ensuite les tuer. Cette méthode vide temporairement l’espace et le territoire de la population canine, mais finit par entraîner la prolifération de nouveaux chiens errants et des risques plus élevés de rage.

La dernière méthode, le TNVR (trap-neuter-vaccinate-return), a fait ses preuves dans de nombreux pays, notamment en Turquie, en Uruguay, au Chili, en Asie du Sud, en Inde, aux Philippines, en Bolivie et en Australie. Elle consiste à capturer les chiens, les stériliser et les vacciner pour prévenir la rage, puis les relâcher dans leur lieu d’origine en mettant en place un système d’identification avec une boucle pour détecter ceux qui ont été traités, poursuit notre source.

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La présidente de l’AMGCE souligne que la lutte contre la prolifération des chiens errants nécessite une coopération étroite entre la société civile, les autorités et les parties concernées. «Les associations ne sont pas là pour faire le travail de l’état, elles peuvent contribuer grâce à leur expertise que l’État marocain ne possède pas. Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un sujet de protection animale et de bien-être animal, mais d’un sujet de sécurité et de santé publique, dont la gravité ne peut pas être limitée au travail des associations uniquement», ajoute-t-elle.

Mariem Alaoui insiste par ailleurs sur l’application des accords signés. Le Maroc a en effet signé en 2019 la convention de mise en application du TNVR. Cet accord a été conclu par le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et l’Ordre des vétérinaires.

«Cela fait cinq ans que le Maroc connait la solution. L’immobilisme des autorités, qui n’ont pas encore mis en œuvre ces solutions, est préoccupant, notamment pour les victimes, comme celles de Kénitra, qui subissent les conséquences de cette situation. La responsabilité incombe aux responsables concernés, qui doivent agir avec lucidité», conclut Mariem Alaoui.

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