Kenitra: cinq conseillers communaux écroués

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Kénitra : cinq conseillers communaux incarcérés sur décison du procureur 
Siège du Conseil communal de Kénitra © DR.

Le procureur général près la cour d’appel de Kénitra a décidé d’incarcérer cinq conseillers communaux pour des accusations de corruption, de trafic d’influence et d’extorsion de voix.

Le procureur général a décidé d’incarcérer Mohamed Talmoust, membre du Parti du Mouvement démocratique et social (MDS), et Abdelilah Mberik, membre du Parti de l’Union marocaine pour la démocratie (UMD), au centre pénitentiaire de Kénitra, comme l’a révélé le président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP), Mohammed Ghalloussi.

Parallèlement, Najlae Dehhaji du Rassemblement national des indépendants (RNI) – parti du chef du gouvernement -, Khira El-Nahari du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et Bouchra Bouhaddioui, également du RNI, ont été incarcérées au centre pénitentiaire de Souk El Arbaâ du Gharb, a précisé Ghalloussi.

Cette décision fait suite à des soupçons de corruption, notamment leur implication présumée dans la distribution de pots-de-vin et de promesses liées à l’élection du président du conseil municipal de Kénitra.

Après la décision du tribunal administratif de suspendre le maire de Kénitra, Anas Bouanani, de ses fonctions le 12 septembre dernier, en raison de dysfonctionnements juridiques et de gestion au sein de la commune, la date limite pour le dépôt des candidatures pour cette élection est fixée à mardi 12 novembre.

Le tribunal administratif de Rabat avait également révoqué les deux vice-présidents du maire, Fatima Al Azri et Mustafa El Gameh.

Affaires de corruption à répétition

Cette décision intervient après la publication d’un rapport de l’Inspection générale des affaires territoriales (IGAT) du ministère de l’Intérieur, qui a révélé des irrégularités dans la gestion municipale, notamment en matière de délivrance de permis de construire.

La commune de Kénitra, capitale de la région du Gharb, a été secouée par plusieurs scandales de corruption au cours du mandat actuel du conseil municipal. Le tribunal administratif avait déjà révoqué des conseillers municipaux après avoir prouvé leur implication dans la réception de carburant provenant d’une société de nettoyage sous contrat avec la municipalité. Par ailleurs, un autre conseiller est actuellement en détention provisoire après avoir été impliqué dans un trafic de migrants illégaux.

«La révocation d’Anas Bouanani, le président du conseil municipal de Kénitra, par la justice administrative est une étape importante, mais elle reste insuffisante», commente Ghalloussi, soulignant qu’il «est impératif que le ministère de l’Intérieur, qui a réalisé un rapport sur la mission de contrôle à la commune de Kénitra, soumette les résultats de cette mission au procureur général près la cour d’appel de Rabat, chargé des crimes financiers, afin d’ouvrir des enquêtes et de poursuivre les responsables pour détournement et malversations de fonds publics».

Une étape importante dans la lutte contre la corruption

«Il est également nécessaire d’activer la procédure de suspicion de blanchiment d’argent en raison de ces faits et d’autres, contre toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics, ainsi que de saisir et confisquer leurs biens par voie judiciaire», a-t-il ajouté.

Lire aussi: Le maire de Kénitra Anas Bouanani destitué par la justice

«La décision du procureur général près la cour d’appel de Kénitra d’incarcérer ces conseillers municipaux est une mesure importante et positive», s’est félicité le président de l’AMPBP, espérant que «la justice sera ferme contre tous les responsables de corruption, y compris la corruption électorale, afin de moraliser la vie politique et de protéger le processus électoral de toute atteinte à son intégrité et à sa transparence».

«La corruption continue de se propager et menace l’État et la société. Il est nécessaire de disposer d’une réelle volonté politique pour mettre fin à la corruption, au détournement de fonds publics et à l’enrichissement illégal via l’exploitation des responsabilités publiques», a-t-il conclu.

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