Poursuivi pour dilapidation de fonds publics, le maire de la ville de Marrakech, Larbi Belkaid,…
Justice: de nouveaux éléments accablent l’ex-maire PJD de Marrakech et son adjoint
Publié leLe procès de l’ex-maire PJD de Marrakech, Mohamed Larbi Belcaid et son adjoint Younes Benslimane, se poursuit. Lors de l’audience du 8 décembre 2021, de nouveaux éléments viennent accabler les accusés.
Plusieurs interrogations ont été soulevées par le juge du procès de l’ancien maire de Marrakech, Mohamed Larbi Belcaid et son adjoint Younes Benslimane, poursuivis pour dilapidations de biens publics. Il s’agit notamment de la relation qu’entretenaient ces deux élus avec un certain H.Z., homme d’affaire réputé de la ville ocre, rapporte le journal Al Akhbar dans son édition de ce 10 décembre.
L’homme d’affaires en question possède une entreprise qui aurait profité de plusieurs contrats passés pendant la la Conférence de Marrakech de 2016 sur les changements climatiques (COP 22), pour une valeur de 280 millions de DH.
Lors de l’audience, le juge a interrogé les accusés sur un document attestant que l’ex-adjoint du maire était associé avec l’intéressé dans une autre entreprise. La défense, surprise par ce nouvel élément, en a demandé une copie.
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Younes Benslimane n’a pas nié les faits. Il a reconnu avoir été associé de l’entrepreneur mis en cause en 2004, assurant que depuis l’entreprise en question a été liquidée. Mais le juge a sorti un autre document démontrant que l’homme d’affaire a cédé ses actions dans cette entreprise à l’ancien adjoint du maire en 2007, ce qui a mis ce dernier dans une « position inconfortable ».
« Excusez-moi monsieur le juge, je vais vous expliquer », a demandé Younes Benslimane, lors de l’audience. Une requête rejetée par le juge qui lui a rétorqué : « Qu’est-ce que vous allez m’expliquez ? Est-ce qu’on est dans un café ? J’ai bien entendu toutes les accusations qui pèsent sur vous. Je vous pose des questions et vous répondez, ni plus, ni moins ».
Younes Benslimane a présenté une nouvelle fois des excuses au magistrat, disant subir « beaucoup de pression psychologique ».
Outre les contrats relatifs à la COP22, d’autres conventions ont refait surface durant l’audience. L’une concerne un parc dans le quartier Al Izdihar, dans l’arrondissement de Guéliz et l’autre qui porte sur la réhabilitation de la place Jamaâ El Fna.
La défense de l’ancien maire a, de son côté, demandé à convoquer l’ancien wali de Marrakech, Abdelfattah Lebjioui, limogé en 2017. Une requête rejetée. La prochaine audience est prévue le 22 décembre. Les deux élus sont poursuivis pour des irrégularités relevées dans la passation des marchés en relation avec la COP 22.
La justice s’était saisie d’une plainte en 2017 de l’Association marocaine pour la défense des droits de l’Homme au Maroc (AMDH) qui avait estimé que les transactions ont été conclues par la mairie de la ville «dans le cadre d’une négociation directe avec un certain nombre d’entreprises sous prétexte de l’urgence», ce qui constitue une «violation du décret relatif aux marchés publics».