Journée mondiale de la biodiversité: « Sa préservation doit être avant tout une action citoyenne » (AESVT)

Publié le
Journée mondiale de la biodiversité: "Sa préservation doit être avant tout une action citoyenne" (AESVT)
Les 196 membres de la Convention pour la diversité biologique (CDB) de l'ONU travaillent à un cadre mondial pour "vivre en harmonie avec la nature" d'ici 2050. © DR.

À l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité qui a lieu chaque année le 22 mai, l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) organise la 4e édition de la semaine de la biodiversité sur le thème « sauver ce qui reste de la biodiversité de notre pays ». Le Maroc est-il un bon élève en la matière? Eléments de réponse avec Driss Hachimi, représentant à Ifrane de l’association. 

L’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre (AESVT-Maroc) et ses partenaires, en l’occurrence, le ministère de l’Éducation nationale du préscolaire et des sports, celui de la Transition énergétique et du développement durable, la Fondation Lydec, l’Agence Nationale des Eaux et Forêts, l’ambassade de France et l’ambassade des Nations-Unies, organisent du 20 au 29 mai la semaine de la biodiversité.

Cet événement national de mobilisation offre une occasion unique de mettre la biodiversité au centre des préoccupations grâce à son programme varié d’activités, de débats et d’actions.

Durant la semaine seront organisés, au niveau de tout le territoire, des conférences régionales et locales, tables rondes, expositions, projections de vidéos, fête de la nature avec des activités de terrain autour de la thématique « sauver ce qui reste de la biodiversité de notre pays ». L’objectif: sensibiliser le grand public et la société civile sur les problématiques environnementales. Le Maroc est-il un bon élève en la matière?

« On perd de la qualité de nos forêts »

« Le Maroc n’est ni un bon ni un mauvais élève. C’est un élève comme les autres pays du monde. Pour en juger, on regarde les conventions et les accords. On a un accord qui vient d’être signé lors de la COP15 de Montréal sur la convention de la biodiversité, ce qui crée chez nous des attentes comme préserver 30% des paysages terrestres, marins, des zones humides… », répond Driss Hachimi, représentant à Ifrane de l’AESVT.

« Au Maroc, on constate qu’on perd beaucoup de surface forestière et dans la globalité, on perd de la qualité de nos forêts. Depuis 2015, des choses ont été mises en place, mais restent accompagnées de contraintes. Les surfaces de plantation se sont accrues, mais le taux de réussite face au réchauffement climatique, la sécheresse, baisse. Nous perdons par exemple nos forêts de cèdres, car il fait de plus en plus sec », poursuit l’expert.

Lire aussi : Biodiversité: dernière ligne droite avant la COP15 au Canada

Aujourd’hui, le modèle de développement que nous connaissons –de spécialisation en solo, dont les réglementations et approches sont devenues obsolètes– a atteint ses limites et freine la transversalité et l’interdisciplinarité, pourtant indispensables à l’approche systémique participative à mettre en œuvre rapidement, alerte l’AESVT.

« Tout le monde doit travailler de concert »

« Nous invitons les acteurs à penser autour de cette biodiversité les contraintes qu’elle subit et l’apport de tout un chacun pour réduire cette pression et pour contrer les effets des changements climatiques », poursuit Driss Hachimi qui insiste sur l’importance de l’action citoyenne. « L’action concerne les chercheurs mais aussi tout un chacun. Tout le monde doit travailler de concert. »

Côté étatique, il y a des programmes « mais c’est encore insuffisant », regrette notre interlocuteur qui mentionne notamment la problématique des espèces menacées d’extinction.

« Il y a de plus en plus d’espèces sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN): le cerf, le macaque de Barbarie… Il y a des espèces qui sont arrivées au stade-même de l’extinction totale et qu’on a réintroduit dans les régions concernées comme le mouflon à manchettes, la gazelle dorcas, le porc-épic… Va-t-on à chaque fois attendre que l’espèce soit en voie d’extinction pour la réintroduire? », s’inquiète le spécialiste.

Et de conclure: « La solution principale est de sensibiliser la société civile et l’amener à l’action. De son côté, l’Etat a signé des conventions et doit en tenir compte dans l’exécution de ses programmes et conventions signées. On manque également de moyens. Il faut mobiliser la coopération internationale car la biodiversité ne se limite pas aux frontières des Etats. »

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Journée mondiale de la biodiversité: « Sa préservation doit être avant tout une action citoyenne » (AESVT)

S'ABONNER
Partager
S'abonner