Jettou alerte sur la détérioration du patrimoine forestier

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Jettou, Patrimoine forestier, Forêts de chêne-liège de Maâmora

Le rapport 2018 de la Cour des comptes a mis en lumière une problématique environnementale des plus inquiétantes. Le document met en lumière les problèmes liés à la régénération des forêts de chêne-liège de Maâmora, de Larache et du Moyen Atlas.

Annexé en 2017 au ministère de l’Agriculture, le département des Eaux et forêts n’a pas été en reste des administrations visées par les missions des inspecteurs de la Cour des comptes en 2018. Le rapport que vient de publier l’instance dirigée par Driss Jettou a, en effet, accordé un chapitre à la valorisation et à la régénération des forêts de chêne-liège.

D’une superficie de 294.378 hectares (4ème rang mondial), la subéraie marocaine génère pour l’Etat et les collectivités 104 millions de dirhams (entre 2012 et 2017), alimente une industrie de dix entreprises, et permet des exportations de liège d’un valeur de 168 millions de dirhams, sauf qu’elle souffre d’un rétrécissement constant de sa superficie. Celui-ci a été évalué à plus de 130.600 ha depuis 1965. La Cour a tiré la sonnette d’alarme concernant les coupes délictueuses et les défrichements amenuisent les forêts du chêne-liège. Rien que dans la région du Rif, la perte annuelle est d’environ 250 ha par an.

En somme, les programmes mis en œuvre pour la reconstituer n’ont abouti qu’à la régénération d’uniquement 24.331 ha de 2013 à 2016. Pis, les magistrats de Driss Jettou ont souligné qu’en raison de l’absence des plants de chêne-liège, plusieurs opérations de régénération ont été ajournées ou résiliées et que la perte financière y afférente s’élève à plus de 2 millions de dirhams.

Lire aussi: La Cour des comptes met à nu la triste réalité de la sécurité sanitaire et alimentaire au Maroc

Fustigeant le dépérissement des peuplements de chêne-liège qui se manifeste par la détérioration de l’état sanitaire des arbres (dans la forêt de Maâmora 10% à 44% des arbres sont atteints) ou par la dé-densification (58% de la subéraie de Maâmora a une densité inférieure à 100 souches à l’hectare en 2006), la Cour a critiqué d’une manière acerbe les actions de l’Administration forestière visant la reconstituer des superficies perdues notamment le plan directeur de reboisement (PDR) pour la période 1997-2027 qui s’est fixé un objectif urgent de plantation de 30.000 ha en chêne-liège à l’horizon 2007.

«Après 20 ans de son déploiement, le Haut-commissariat des eaux et forêts n’a dressé aucun bilan du PDR et ses résultats restent en deçà des objectifs, avec un taux de réalisation de 43% (9.679 ha) enregistré au niveau de la subéraie de Maâmora durant la période 1997-2007», s’indignent les auteurs du rapport.

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