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Huile d’olive: les professionnels alertent sur la chute de la production
Publié leLes professionnels de l’olivier au Maroc s’inquiètent sur la crise que traverse leur secteur qui subit de plein fouet les aléas climatiques. Résultat: une production en baisse cette année, des prix qui s’envolent, mais aussi des usines menacées de fermeture.
Cette année, en raison d’une faible récolte, les prix de l’huile d’olive ont atteint des records, atteignent jusqu’à 140 DH le litre dans certaines régions du Royaume, alors qu’ils variaient jusque-là autour de 90 DH le litre.
L’alerte a été donnée lorsque les professionnels du secteur quand ils ont constaté un retard dans la floraison des oliviers. Une situation «anormale» qui a poussé l’Association régionale des oléiculteurs de la région Marrakech-Safi a adresser une lettre aux directions régionales du ministère de l’Agriculture. Dans cette lettre, ils précisaient qu’après une année très difficile, les oliviers n’ont pas fleuri. Ce qui a impacté la production finale, plus faible cette année malgré les efforts consentis pour préserver l’olivier et développer sa culture.
Sur les difficultés subies par le secteur, Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (INTERPROLIVE) met en avant le changement climatique qui a entrainé le manque d’irrigation, le déficit pluviométrique et la chaleur. Il a, dans ce sens, rappelé que les chaleurs enregistrées ces dernières années, même durant l’hiver et l’automne, ont fortement impacté la production de l’huile d’olive, d’autant plus que l’olivier a besoin de conditions climatiques fraiches pour bien évoluer.
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Selon notre interlocuteur, les hausses des prix de l’huile d’olive cette année sont dues aux ventes précipitées d’olives effectuées avant le démarrage de la campagne de récolte. Résultat: les faibles quantités d’olives ont été vendues à des prix exorbitants.
Dans ce sillage, Rachid Benali nous confirme une campagne plus faible que l’année écoulée, ce qui va forcément se répercuter sur le prix final.
S’agissant des mesures prises pour surmonter cette crise, il évoque la nécessité de suspendre les exportations, indiquant que le gouvernement a déjà pris des mesures dans ce sens en ralentissant le flux. Par ailleurs, notre source a déploré l’impact de cette crise sur les professionnels du secteur, particulièrement, les agriculteurs, expliquant que la situation actuelle est alarmante et risque de s’empirer.
Le sujet a été soulevé lors d’une récente session hebdomadaire à la Chambre des conseillers, lorsque un député du Rassemblement national des indépendants (RNI), a interpellé le ministère de l’Agriculture, pour faire part de sa profonde inquiétude concernant l’approvisionnement en huile d’olive cette année. Le député a dressé la situation de la filière indiquant qu’«aujourd’hui, l’olivier se vend sur l’arbre à 15 dirhams et l’huile atteindra 150 dirhams l’année prochaine, ce qui aura pour conséquence la fermeture d’usines et le licenciement de salariés.»