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Homophobie: en Espagne, une restauratrice marocaine dans la tourmente
Publié leUn restaurant marocain situé à Valence, en Espagne, risque de fermer à cause du comportement homophobe de sa gérante. Cette dernière a refusé de servir des clients à cause de leur homosexualité. Elle risque des poursuites pour homophobie.
On ne badine pas avec l’homophobie en Espagne. Un restaurant marocain situé à Valence vient de l’apprendre à ses dépens. Tout a commencé quand un petit groupe d’amis s’est rendu dans ce local spécialisé dans la cuisine marocaine. Les clients, qui affichaient des symboles de la communauté LGBT, se sont vu refuser l’accès par la patronne du restaurant. Fatima de son nom a sommé les convives de retirer ces signes ostentatoires de l’homosexualité car cela va à l’encontre de ses croyances et valeurs, rapportent plusieurs médias espagnols.
Aussitôt chassés des lieux, les quatre amis sont partis de ce pas partager leur malencontreuse expérience sur les réseaux sociaux. Ils ont également pris le soin de laisser des commentaires au sujet de leur expérience avec la propriétaire sur la page Google du restaurant, invitant les futurs clients à boycotter le local qualifié d' »homophobe« .
N’ayant pas sa langue dans sa poche, Fatima a fini par rétorquer. Dans sa réponse, la restauratrice marocaine a réitéré son rejet de la condition homosexuelle. Elle a fait appel au Coran pour justifier sa position ferme à ce sujet. «Le restaurant n’est pas un lieu de manifestation pour les homosexuels. Vous avez couvert mes nappes avec vos horribles drapeaux sur ma terrasse que je loue !!! [sic] Enlevez ces drapeaux ou je ne servirai pas de nourriture. Vous avez commis une agression morale dans mon restaurant. Qu’Allah vous guide sur le droit chemin. Vous avez énormément dévié, à votre âge en plus. Le plus jeune d’entre vous doit avoir 45 ans. Le Coran sacré parle de vous”, a-t-elle publié avant de retirer son commentaire, de crainte d’ennuis judiciaires.
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Mais le mal est déjà fait et les clients ont fait circuler une capture d’écran avec ce message qui est passible de poursuites en Espagne. C’est de la sorte que la polémique a vite enflé sur les réseaux sociaux. Les activistes et défenseurs des droits LGBT ont condamné avec force l’action de Fatima, la qualifiant de « discriminatoire » et exigeant des mesures légales contre le restaurant.
Au nom du Coran
Interpellée par le média El Debate, la Marocaine a essayé de minimiser la portée de l’incident en le qualifiant de « débat », comme ceux que l’on voit « entre intellectuels à la télévision ». De même, elle est convaincue que l’attitude de ces quatre personnes s’explique par le fait qu’elle est musulmane. D’où cette « provocation » à son sens.
Partant, Fatima se voit comme une victime persécutée en raison de sa religion et estime que les clients en question sont venus « imposer leur volonté chez elle« . « Ils ont fait cela parce que je suis musulmane, ils m’ont manqué de respect», se défend-elle. Concernant sa démarche et sur les conseils de son avocat, Fatima considère que sa réaction était de bonne foi puisqu’elle n’a pas expulsé ces personnes de son établissement. « Ce n’était pas une expulsion, c’était une condition. Ils devaient soit enlever les drapeaux, soit partir. Je l’ai fait pour des raisons de culture et d’hygiène », assure-t-elle.
Elle raconte qu’elle est une femme «tolérante» envers les clients de toutes conditions, avec lesquels elle parle avec respect. Interrogée au sujet de l’avis publié et ensuite supprimé dans lequel elle qualifie l’homosexualité d’abomination, Fatima confirme qu’elle l’a bien écrit et répond que «c’est ce que dit le Coran, je ne l’invente pas». «Ils veulent que je retourne dans mon pays, mais j’ai presque 60 ans et je travaille dans ce restaurant depuis 17 ans, 16 heures par jour. Nous sommes une équipe de travailleurs qui mangeons debout chaque jour et ne nous arrêtons que dix minutes pour prier. Si des gens viennent dans mon restaurant, qui est ma maison, ils doivent respecter mes coutumes et mes valeurs. Sinon, qu’ils ne viennent pas», conclut-elle.
De l’autre côté, des associations ont promis de porter cette affaire devant la justice. La polémique est bien servie!