Vidéo. En Nouvelle-Zélande, un perroquet charismatique mais gros, privé de concours de beauté

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L’Oiseau de l’année 2022 sera désigné le 31 octobre, mais le plus gros perroquet du monde a été privé de ce concours de beauté.

En Nouvelle-Zélande, le vote pour le concours de l’Oiseau de l’année, toujours controversé, a commencé lundi, avec la colère d’ornithologues amateurs furieux de voir le kakapo exclu de la compétition.

Plusieurs y ont laissé des plumes après la décision des organisateurs d’interdire l’envoûtant perroquet nocturne néozélandais, en danger critique d’extinction.

Connu comme le perroquet hibou, le kakapo, qui ressemble à une boule de bowling au plumage verdoyant, finaliste en 2021, avait déjà remporté les éditions 2008 et 2020.

Incapable de voler avec ses plumes trop courtes, le kakapo était encore le favori du concours cette année. Le volatile a même été décrit comme « adorable » par le biologiste David Attenborough, référence en histoire naturelle, qui l’a présenté comme son oiseau néozélandais préféré.

Face à un tel pédigrée, les organisateurs ont pourtant préféré donner cette année une chance aux oiseaux moins populaires.

« La décision de laisser le kakapo hors de la liste des candidats de cette année n’a pas été prise à la légère », a déclaré à l’AFP Ellen Rykers, porte-parole de Forest and Bird qui organise l’évènement.

« Nous savons à quel point les gens aiment le kakapo » mais le concours « a pour but de sensibiliser le public à tous les oiseaux indigènes de Nouvelle-Zélande, dont beaucoup sont en grande difficulté », a-t-elle expliqué.

« Plumes ébouriffées »

« Nous voulons que la compétition reste fraîche et intéressante, et que nous partagions un peu la vedette », a encore souligné la porte-parole de l’association, pour laquelle la compétition ne serait pas ce qu’elle est « sans quelques plumes ébouriffées ».

Ce n’est pas la première fois que le concours de l’Oiseau de l’année crée la controverse. Des irrégularités ont entaché de précédentes éditions, qu’il s’agisse d’un nombre suspect de votes russes ou de tentatives manifestes des voisins australiens de truquer la compétition.

Et le champion en titre est le pekapeka-tou-roa… une chauve-souris à longue queue.

Cette année, des pages Facebook défendent le takahé, décrit par les fans comme une « poule des marais trapue », et le kea, aux plumes verdoyantes, deux espèces en « grande difficulté » selon Forest and Bird. Mais alors que le vote est en cours, les supporters en ligne du kakapo insistent : l’exclusion du perroquet charismatique ne passera pas.

Martyn Bradbury fustige un concours devenu « prix de participation » pour les oiseaux laids. Ben Uffindell juge sur Twitter que « l’intégrité de notre grand sport national, l’Oiseau de l’année, est définitivement endommagée ».

Pourtant, une experte des kakapos au ministère néozélandais de la Conservation estime important de permettre à d’autres espèces de concourir pour le titre convoité.

Car « tout ce qui peut inciter le public à s’engager dans la conservation est une bonne chose », déclare à l’AFP la spécialiste Louise Porter.

Lire aussi: La situation se dégrade pour les oiseaux dans le monde

« La Nouvelle-Zélande a beaucoup d’oiseaux fantastiques, mais malheureusement la plupart d’entre eux sont en voie de disparition », souligne-t-elle. Sur le point de disparaître, les kakapos viennent de connaître leur meilleure saison de reproduction en cinquante ans, passant de 197 individus à 252.

Le kakapo est unique à la Nouvelle-Zélande et peut peser jusqu’à quatre kilos, soit autant qu’un nouveau-né humain. « L’un des poussins de cette année pèse 3,2 kilos – en gros, une boule très ronde avec des plumes », dit-elle.

« Les gens appellent le kakapo le perroquet le plus gros du monde, ce qui est un peu méchant », estime Mme Porter, qui préfère parler du « perroquet le plus lourd » – terme « plus gentil » pour des volatiles « magnifiques ».

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