Bourita: « Toute volonté de détourner le débat sur la crise avec l’Espagne est contreproductive »

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc. DR: Mohamed Abbassi

Le Maroc considère que toute volonté de détourner le débat sur la crise avec l’Espagne est « contreproductive », a affirmé, vendredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita.

“Le Maroc qui considère que la crise est bilatérale et politique avec l’Espagne, est satisfait de ses relations avec l’UE dans tous les domaines”, a souligné M. Bourita lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libyenne, Najla Mangoush.

Pour le Maroc, la résolution du parlement européen est en déphasage avec le registre du Maroc en matière de lutte contre la migration clandestine, a-t-il dit, affirmant que les efforts du Maroc dans ce domaine sont connus et reconnus. “On a vu même hier de nombreuses institutions qui ont relevé ce rôle, y compris des institutions européennes comme la commission et le service extérieur”, a-t-il enchainé.

“Cette résolution s’inscrit dans une instrumentalisation des institutions européennes et du Parlement européen en particulier par rapport à une question qui n’est pas du ressort du PE”, a-t-il ajouté.

“Si le titre de la résolution concerne la convention des Nations Unies sur les droits de l’Enfant. La première question qui se pose : Qui a donné au Parlement européen le mandat pour superviser des conventions onusiennes ? Depuis quand, le Parlement Européen est le gardien de l’application par les Etats membres d’une convention onusienne ?, se demande encore M. Bourita.

 

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Les conventions ont leurs mécanismes, a encore souligné le ministre, se réjouissant de voir l’UNICEF valoriser et saluer le rôle du Maroc dans la mise en œuvre de cette convention.

Le ministre a aussi évoqué les observations du comité sur les droits des enfants suite à l’examen du rapport périodique de l’Espagne en janvier-février 2018.

Dans ce contexte, a-t-il rappelé, le comité s’est déclaré gravement préoccupé par la discrimination que les enfants continuent de subir de facto en Espagne en raison de leur handicap, de leur origine ou de leur situation socio-économique et s’est dit inquiet par les conditions médiocres d’accueil et d’hébergement dans les centres de rétention temporaire surpeuplés, qui accueillent des étrangers et la négligence qui y est constatée ainsi que par l’absence de mécanismes de plainte accessibles aux enfants.

Le comité est vivement préoccupé aussi par la législation espagnole qui autorise les méthodes intrusives même lorsque les documents d’identité semblent authentiques, ainsi que par le niveau élevé de violences dans les centres d’accueil pour enfants et l’insuffisance de prise en charge et de protection assurées par les professionnels, a-t-il encore rappelé.

 

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Le registre du Maroc par rapport à l’application de la convention est connu et il y a d’autres situations qui auraient pu intéresser le Parlement européen.

“Le Maroc ne sera pas détourné de l’essentiel: Une crise bilatérale dont la genèse est connue et qui est liée à une attitude et à des actions qui ont été hostiles à une cause sacrée pour le Maroc et les Marocains”, souligne-t-il.

C’est le fond du problème et tant qu’il n’est pas réglé, la crise restera et toute tentative de déviation du débat serait vaine et n’aura aucun impact sur la perception du Maroc par rapport à cette crise, a conclu le ministre.

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