Gaza-ville: opération majeure israélienne, tous les habitants appelés à évacuer

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Un Palestinien marche devant des bâtiments endommagés lors du bombardement militaire israélien de la ville de Gaza, le 7 juillet 2024. Crédit: AFP

L’armée israélienne a appelé mercredi tous les habitants à évacuer la ville de Gaza, la principale du territoire palestinien assiégé, où ses soldats sont engagés dans une opération majeure contre le mouvement islamiste Hamas.

Au dixième mois de cette guerre dévastatrice et après des mois d’efforts restés vains, de nouvelles discussions sont prévues au Qatar pour tenter d’avancer vers un cessez-le-feu et une libération d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a déclenché les hostilités le 7 octobre.

Israël a juré de détruire le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et riposté à l’attaque par une offensive militaire aérienne puis terrestre de grande envergure dans le petit territoire palestinien, assiégeant les quelque 2,4 millions d’habitants.

Après avoir affirmé en janvier le démantèlement du commandement du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, principalement dans la ville éponyme, l’armée a repris ces derniers jours ses opérations terrestres dans cette région, avec l’appui de l’aviation et de l’artillerie.

Mercredi elle a largué des tracts à Gaza-ville appelant « toutes les personnes » à partir vers le sud.

« A toutes les personnes dans la ville de Gaza, des corridors de sécurité vous permettent de vous rendre rapidement et sans inspection vers des abris à Deir el-Balah et Al-Zawiya », indique un tract vu par un correspondant de l’AFP.

« La ville de Gaza reste une zone de combats dangereuse », y est-il écrit.

« C’est la 12e fois (qu’on est déplacés). Combien de fois faut-il encore endurer? Mille fois ? Où allons-nous finir? Je n’ai plus d’énergie, je ne peux plus », a lancé Oum Nimr al-Jamal, qui a fui un quartier de Gaza avec sa famille.

« Les soldats ont mené une opération contre des terroristes du Hamas et du Jihad islamique qui utilisaient le siège de l’Unrwa à Gaza-ville comme base pour lancer des attaques », a affirmé l’armée. Ils ont « éliminé des terroristes lors de combats rapprochés et localisé de grandes quantités d’armes ».

La directrice de la communication de l’Unrwa, Juliette Touma, a dit qu’il était difficile de savoir si des personnes s’étaient réfugiées dans ce siège de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.

Frappe meurtrière sur une école

« Des dizaines de terroristes » ont été tués et des tunnels souterrains détruits à Choujaïya, dans l’est de la ville de Gaza, d’après l’armée.

Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé que ses ambulances ne pouvaient atteindre les victimes à Gaza en raison de l’intensité des bombardements.

Le 27 juin, l’armée a lancé une opération terrestre à Choujaïya avant de l’étendre à d’autres quartiers, où des milliers d’habitants ont déjà fui après des premiers appels de l’armée à évacuer certains secteurs.

Selon Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa, « il n’y a absolument aucun endroit sûr » dans le territoire palestinien, où plus de 80% de la population ont été déplacés et où les habitants vivent dans des conditions « désastreuses » selon l’ONU.

Mardi soir, et pour la quatrième fois en autant de jours, une frappe israélienne a touché une école abritant des déplacés à Abassan près de Khan Younès (sud), faisant 29 morts dont des enfants selon une source médicale et le Hamas. L’armée a dit viser des « terroristes » dans ces raids.

A l’hôpital Nasser où les victimes de la frappe d’Abassan ont été transférées, de nombreux blessés dont des enfants, des jeunes et des vieillards ont été transportés par leurs proches, à pied, dans des camionnettes ou des ambulances, selon des images de l’AFP.

« Les écoles sont passées de lieux sûrs d’éducation et d’espoir pour les enfants à des refuges surpeuplés qui deviennent souvent un lieu de mort et de misère (…) Gaza n’est pas un endroit pour les enfants », a dit Philippe Lazzarini sur X.

« Les attaques répétées de l’armée israélienne contre des écoles doivent cesser », a affirmé le ministère allemand des Affaires étrangères.

« Campagne de famine »

Mardi, des experts indépendants de l’ONU ont accusé Israël de mener une « campagne de famine » à Gaza: « la campagne de famine intentionnelle et ciblée d’Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza. »

Des accusations démenties par Israël.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d’Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l’armée.

L’offensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent 38.243 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après des mois de négociations sans résultat sur un cessez-le-feu, une source proche des discussions a indiqué que les chefs de la CIA et des services de renseignement israélien étaient attendus mercredi à Doha.

Israël et le Hamas ont continué de faire état de divergences.

Israël affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.

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