Gaza: l’UE condamne les propos d’un ministre israélien sur la famine

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"Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien", a déclaré dimanche soir Bezalel Smotrich
Bezalel Smotrich. DR

L’Union européenne a fermement condamné mercredi les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), qui a déclaré que « laisser mourir de faim » les habitants de la bande de Gaza pourrait « être justifié et moral »

Interrogé lors d’un colloque consacré à l’avenir de la bande de Gaza, où Israël est en guerre depuis dix mois contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, M. Smotrich a déclaré lundi: « personne dans le monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes, bien que peut-être ce soit justifié et moral pour faire libérer les otages » qui y sont retenus depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël.

« On fait entrer de l’aide humanitaire car on n’a pas le choix, nous sommes dans un espace qui exige d’avoir de la légitimité internationale pour mener cette guerre », a-t-il ajouté.

Les propos de M. Smotrich ont provoqué des réactions d’indignation au sein de la communauté internationale.

« L’Union européenne (UE) condamne fermement » ces propos, a-t-elle indiqué dans un communiqué mercredi. « La déclaration du ministre Smotrich selon laquelle il pourrait être justifié et moral de laisser Israël « faire mourir de faim deux millions de civils » jusqu’à ce que les « otages soient rendus » est plus qu’ignominieuse », ajoute l’UE.

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« Nous attendons du gouvernement israélien qu’il prenne sans équivoque ses distances avec les propos du ministre Smotrich », a-t-elle poursuivi.

De son côté, la France a exprimé « sa profonde consternation face aux propos scandaleux » tenus par M. Smotrich, a indiqué un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’un point presse.

« La France appelle le gouvernement israélien à condamner fermement ces propos inacceptables », a-t-il ajouté selon un communiqué.

Depuis le début de la guerre à Gaza qui a éclaté le 7 octobre, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ayant été déplacée et souffrant de pénuries alimentaires.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené des attaques qui ont entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait jusqu’ici 39.677 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.

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