Gaza: le Hamas refuse de libérer les otages sans cessez-le-feu

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Israël marque le premier anniversaire de l'attaque surprise du Hamas
Des proches et des partisans des otages israéliens, capturés par des militants du Hamas lors de l'attaque du 7 octobre par le Hamas manifestent devant la résidence de Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 7 octobre 2024. © Menahem Kahana / AFP

Le Hamas a affirmé vendredi que les otages retenus dans la bande de Gaza ne seraient pas libérés tant que Israël ne mettrait pas fin à son offensive, malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, qui a porté un coup sévère au mouvement islamiste palestinien.

En guerre sur un double front, Israël a annoncé jeudi la mort de Yahya Sinouar, tué la veille dans une opération de ses soldats dans le sud de la bande de Gaza, pendant que se poursuit au Liban son offensive contre le Hezbollah, allié du Hamas et lui aussi soutenu par l’Iran.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et très affaibli après plus d’un an de guerre, a confirmé vendredi la mort de son chef, considéré comme l’architecte de l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 contre Israël.

Le Hamas a affirmé que ce décès « renforcerait » le mouvement et que les otages retenus dans le territoire palestinien ne seraient pas libérés avant « l’arrêt de l’agression contre Gaza ».

Sa branche armée a affirmé que le combat continuerait « jusqu’à la libération de la Palestine ».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait déclaré la veille que la mort de Yahya Sinouar marquait « le début de la fin » de la guerre à Gaza, et plusieurs dirigeants étrangers ont émis l’espoir qu’elle ouvre la voie vers un cessez-le-feu.

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Le président américain, Joe Biden, y a vu vendredi l’opportunité « d’un chemin vers la paix » au Proche-Orient et d’un « meilleur avenir à Gaza, sans le Hamas ».

Avec ce décès « s’ouvre la perspective » d’un cessez-le-feu à Gaza et celle d’un « accord sur la libération des otages », a lui aussi espéré le chancelier allemand Olaf Scholz, en recevant M. Biden à Berlin.

Mais le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a assuré que la guerre « ne s’arrêterait pas » avant la capture de tous les auteurs de l’attaque et le retour de « tous les otages » retenus à Gaza, les deux objectifs affichés par Israël de son offensive dans le territoire palestinien.

Yahya Sinouar, un activiste radical de 61 ans, dirigeait depuis 2017 le Hamas à Gaza, avant d’être nommé début août chef politique du mouvement après la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque attribuée à Israël.

« Les tueries continuent »

Dans la bande de Gaza assiégée, des Palestiniens interrogés par l’AFP hésitaient entre l’espoir et la résignation.

« Maintenant que Sinouar a été tué, nous espérons que la guerre s’arrêtera. Ils n’ont désormais plus aucune raison de poursuivre ce génocide », remarque l’un d’eux, Ali Chameli.

Un autre habitant du territoire, Jemaa Abou Mendi, souligne pourtant que « la guerre ne s’est pas arrêtée, et les tueries continuent avec intensité ».

En Israël, le Forum des familles, la principale association des proches d’otages, a « demandé instamment de tirer parti de cette avancée majeure pour assurer le retour » des derniers captifs.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité.

Après la mort de Yahya Sinouar, plusieurs analystes relevaient que la portée de cet événement restait incertaine. Bien que « considérablement affaibli », le Hamas « ne va pas disparaître simplement comme cela », décrypte Michael Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en sécurité Le Beck.

« Son emprise reste majeure sur Gaza, notamment via le contrôle de l’aide humanitaire », ajoute le spécialiste de la région David Khalfa.

Vendredi, l’armée israélienne a annoncé poursuivre ses opérations à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

Un journaliste de l’AFP et la Défense civile ont signalé plusieurs frappes aériennes, dont l’une a tué trois enfants dans le nord de Gaza.

Au moins 42.500 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués jusqu’à présent dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

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La mort de Yahya Sinouar intervient dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël est entré en guerre fin septembre contre le Hezbollah et a promis de riposter à l’attaque de missiles lancée par l’Iran contre son territoire le 1er octobre.

Pour Téhéran, Yahya Sinouar demeure une « source d’inspiration » au Moyen-Orient. « Gaza et la cause palestinienne triompheront quelle que soit l’ampleur des sacrifices », ont réagi les rebelles houthis du Yémen, tandis que le Hezbollah a affirmé qu’il continuerait à « soutenir » les Palestiniens.

Après un an d’échanges de tirs frontaliers, Israël mène depuis le 30 septembre des opérations terrestres dans les régions frontalières du sud du Liban, appuyées par une campagne de frappes aériennes.

Israël dit vouloir permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60.000 personnes déplacées depuis un an par les tirs de roquettes incessants du Hezbollah.

L’armée a annoncé vendredi que de nouveaux renforts étaient mobilisés dans cette région.

Jeudi soir, le mouvement islamiste libanais a annoncé passer « à la vitesse supérieure » dans sa guerre avec Israël, affirmant avoir utilisé pour la première fois des missiles à guidage de précision pour viser les soldats israéliens.

L’agence officielle libanaise Ani a signalé vendredi des raids israéliens sur des villages du sud du Liban, dont l’un a « détruit la mosquée ancienne » de Majdel Selm, près de la frontière.

Le Hezbollah a revendiqué vendredi des attaques sur le nord d’Israël et contre des soldats israéliens aux abords de deux villages frontaliers et dans la ville de Safed (nord).

Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre, d’après un décompte de l’AFP à partir de données officielles.

L’ONU a recensé environ 700.000 déplacés.

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