Gaza: Amnesty dénonce la «torture généralisée» de Palestiniens par Israël

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Agnès Callamard
Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty. DR

Israël doit cesser de placer « au secret » des Palestiniens de Gaza et de les soumettre à une « torture généralisée » dans ses geôles, a exhorté jeudi Amnesty International, qui accuse le pays en guerre contre le Hamas de détourner la loi pour cibler des civils.

Interrogée lundi par l’AFP sur des accusations similaires portées par le ministre palestinien chargé des prisonniers, l’armée israélienne a rejeté « catégoriquement les allégations concernant des maltraitances systématiques de détenus » arrêtés depuis le début de la guerre.

« Les autorités israéliennes doivent mettre fin à la pratique de détention au secret illimitée sans inculpation ni procès de Palestiniens de la bande de Gaza, imposée au titre de la loi (israélienne) sur l’incarcération des combattants illégaux », ce qui représente une « violation flagrante du droit international« , a écrit Amnesty dans un communiqué.

Cette loi, dénonce l’ONG de défense des droits de l’Homme, permet à l’armée israélienne d’enfermer pour des périodes indéfiniment renouvelables toute personne de Gaza qu’elle soupçonne d’avoir participé à des hostilités ou de représenter une menace, sans avoir à le prouver.

Lire aussi. Gaza: le Hamas dénonce 57 morts dans des frappes israéliennes, notamment sur une école

« Elle permet une torture généralisée et, dans certains cas, institutionnalise les disparitions forcées », affirme dans le communiqué la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard.

La loi, poursuit-elle, est utilisée « pour arrêter arbitrairement des civils palestiniens de Gaza ».

L’ONG affirme avoir recueilli des informations sur 27 Palestiniens qui ont vécu cette détention. Selon elle, tous ceux qui ont parlé à Amnesty ont dit avoir été soumis à la torture et d’autres « traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

Parmi eux, des médecins arrêtés dans des hôpitaux, des « mères séparées de leurs nourrissons » ou encore des journalistes.

Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël de mener une « guerre de vengeance » contre les détenus palestiniens.

L’avocat du Département des affaires des détenus, Khaled Mahajneh, a dénoncé lors de la même conférence de presse des actes de tortures, dont des « viols« , d’après les témoignages de détenus de Gaza auxquels il a rendu visite.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque surprise du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 sont toujours retenues captives à Gaza, dont 42 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne

La campagne militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza a fait plus de 38.800 morts, en majorité des civils, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza.

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