Gaza: 40 morts dans un raid israélien sur une zone humanitaire (Défense civile)

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Le refuge d'Al-Mawasi, classé comme zone humanitaire, a été bombardée par l'armée Israelienne
Des tentes pour les Palestiniens déplacés au milieu des décombres de bâtiments détruits à Al-Mawasi, dans le sud de Gaza @DR

La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé la mort mardi de 40 Palestiniens dans une frappe israélienne sur une zone humanitaire, l’armée israélienne affirmant y avoir visé un « centre de commandement » du Hamas, au 12e mois de la guerre.

L’émissaire de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a « condamné fermement » les « frappes aériennes meurtrières d’Israël« , Londres a jugé les décès « choquants« , la Turquie a dénoncé un « crime de guerre » et l’Egypte a condamné « la poursuite des massacres israéliens« .

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien à partir de Gaza. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne de bombardements aériens suivie d’une offensive terrestre qui ont dévasté le territoire palestinien et fait des dizaines de milliers de morts.

« En tant que formation militaire« , le Hamas « n’existe plus« , a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, en allusion à ce mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.

Désormais, ce mouvement « mène une guerre de guérilla et nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas à Gaza et de traquer » ses dirigeants, a-t-il dit. Alors que la guerre ne connaît pas de répit, un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammed Al-Mughair, a indiqué à l’AFP que « 40 martyrs et 60 blessés avaient été récupérés et transférés » dans les hôpitaux voisins après une frappe israélienne sur la zone humanitaire d’Al-Mawassi, dans le sud de Gaza. Quinze personnes sont portées disparues.

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« Des familles entières ont disparu (…) sous le sable, dans des cratères profonds« , a déclaré un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L’armée israélienne a indiqué avoir mené une « frappe de précision » contre des « cadres du Hamas » à al-Mawassi, un secteur côtier de 46 km2 qu’elle avait pourtant désigné « zone humanitaire » où sont censés se regrouper les Palestiniens appelés à évacuer les secteurs ciblés par les bombardements israéliens.

 

Elle a mis en doute le bilan palestinien des victimes. Selon elle, des « terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement dans la zone humanitaire » ont été ciblés et des chefs militaires du Hamas figurent parmi les morts, dont trois présentés comme « directement impliqués dans l’exécution du massacre du 7 octobre« .

« Les allégations de l’occupation (Israël, ndlr) sur la présence de combattants de la résistance (à al-Mawassi) sont un mensonge éhonté« , a rétorqué le Hamas. Autour de vastes cratères, des dizaines de déplacés ont fouillé le sable à la recherche de leurs biens ensevelis: matelas, vêtements, ustensiles de cuisine, éparpillés au milieu des structures de tentes dépouillées de leurs toiles, arrachées par le souffle de la déflagration, selon un correspondant de l’AFP sur place.

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« Ils nous ont dit de venir à al-Mawassi et nous nous sommes installés ici. La zone a été bombardée sans avertissement« , a dit à l’AFPTV un témoin palestinien. « Il n’y a que des tentes autour de nous, des abris, il n’y a rien ici, et puis nous avons vu les missiles tomber sur nos têtes. »

Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, où des victimes ont été transférées, Taghreed Abou Assi, désespérée, raconte avoir identifié le corps de sa sœur. « Mon message au monde: s’ils veulent nous exterminer, qu’ils le fassent, parce que nous sommes fatigués, nous sommes épuisés, nous sommes impuissants. »

L’armée israélienne a précédemment ciblé al-Mawassi, zone proche de Khan Younès. En juillet, selon les autorités sanitaires, plus de 90 personnes ont péri dans des frappes, Israël affirmant ensuite y avoir tué le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif.

 

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza publié avant l’attaque de mardi, les représailles de l’armée israélienne ont fait au moins 41.020 morts à Gaza, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants.

Les pourparlers sous l’égide des médiateurs -Etats-Unis, Qatar et Egypte- pour parvenir à un cessez-le-feu et une libération d’otages sont dans l’impasse.

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