France: Salah Abdeslam sort brièvement de son silence devant la justice

Publié le
Salah Abdeslam sort brièvement de son silence devant la justice. AFP

Le dernier survivant des commandos djihadistes des attentas du 13 novembre 2015 à Paris s’est exprimé, vendredi, devant le juge français en charge de l’enquête pour dédouaner Ali Oulkadi, suspect qui l’aurait aidé dans sa cavale.

Le jour de son arrestation à Molenbeek, le 18 mars 2016, Salah Abdeslam avait commencé à s’exprimer face aux enquêteurs belges, mêlant vérités et mensonges éhontés. Mais, depuis son transfert en France, le dernier survivant du commando djihadiste du 13 novembre 2015 s’est muré dans le silence. Lors de son procès, à la mi-février à Bruxelles, il avait refusé de répondre aux questions de la juge qui présidait les débats, Marie-France Keutgen. «Ce que je constate, c’est que les musulmans sont jugés, traités de la pire des manières, impitoyablement, il n’y a pas de présomption d’innocence. Je n’ai pas peur de vous, je n’ai pas peur de vos alliés. C’est en mon Seigneur que je place ma confiance. Jugez-moi, je place ma confiance en Allah, je n’ai rien à ajouter», avait-il seulement déclaré.

Une rencontre au lendemain des attentats de Paris 
Ce vendredi, au palais de justice de Paris, Salah Abdeslam a accepté une confrontation avec Ali Oulkadi, un proche de son frère Brahim, mort en kamikaze lors des attentats de Paris. Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois le matin du 14 novembre. Salah Abdeslam, déposé à Bruxelles par deux amis, Mohamed Amri et Hamza Attou, avait rejoint Ali Oulkadi dans un café de la capitale belge. Ce dernier l’aurait aidé à se cacher à son arrivée dans la capitale belge. Autre élément à charge contre Oulkadi: son ADN, découvert dans l’appartement de Schaerbeek ayant servi à fabriquer les ceintures explosives.
Ce vendredi, dans le bureau de Christophe Teissier, l’un des six magistrats en charge du dossier, Salah Abdeslam est sorti de son silence, affirmant n’avoir «jamais sollicité» l’aide de cet homme, selon une source proche. Il a également assuré qu’Oulkadi n’était jamais entré dans cet appartement et qu’il n’avait jamais sollicité son aide dans sa cavale. Le 14 novembre, «il ne pouvait pas savoir que j’étais l’ennemi numéro un», a confié le suspect-clé lors de cette confrontation de plus d’une heure. À cette exception, il a refusé de répondre à la plupart des questions.
L’avocate française d’Ali Oulkadi, Marie Dosé, a indiqué à l’AFP qu’elle allait «dans les meilleurs délais déposer une demande de remise en liberté pour son client». «Salah Abdeslam n’a parlé que pour une chose: innocenter Ali Oulkadi», a relevé de son côté l’avocat belge de ce dernier, Didier de Quévy. Mais pour Samia Maktouf, conseil de parties civiles, on ne peut pas dire que le suspect «coopère avec la justice, ses interventions étant toujours orientées pour cacher la vérité».
Malgré ces premiers mots pour défendre l’ami de son frère, Abdeslam a refusé d’évoquer son implication dans les différentes attaques. Car des zones d’ombre entourent encore le rôle exact du terroriste présumé, âgé de 28 ans. Les investigations montrent qu’il a déposé les trois kamikazes du stade de France, au nord de Paris, le soir des attaques, avant d’abandonner une ceinture explosive, laissant penser qu’il devait lui aussi mener une attaque suicide. Proche d’Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats, il a aussi eu un rôle de logisticien, louant véhicules et planques en région parisienne. Il est aussi soupçonné d’avoir convoyé dix djihadistes à travers l’Europe, depuis la zone irako-syrienne, dont la plupart sont impliqués dans les tueries de Paris et de Bruxelles.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

France: Salah Abdeslam sort brièvement de son silence devant la justice

S'ABONNER
Partager
S'abonner