France: Barnier présente à Macron un gouvernement de 38 ministres

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France: le gouvernement Barnier annoncé, marqué à droite
Le Premier ministre français Michel Barnier assiste à la conférence du parti d'extrême droite français Horizons pour la nouvelle année politique à Reims, dans l'est de la France, le 11 septembre 2024. © Francois Nascimbeni / AFP

Michel Barnier a proposé jeudi soir au président français Emmanuel Macron, lors d’une rencontre à l’Elysée, un gouvernement de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, parmi lesquels figurent le LR Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur et le MoDem Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, selon des sources concordantes.

Michel Barnier a donné un vif coup d’accélérateur à la formation de son équipe et aux efforts de résolution de la longue crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Le Premier ministre s’est présenté en début de soirée au palais de l’Elysée pour y soumettre au chef de l’Etat « un gouvernement prêt à agir au service des Français », selon les termes d’un communiqué de Matignon. Le nouveau gouvernement pourrait être annoncé dès vendredi.

Auparavant, le Premier ministre a exposé l’architecture de son équipe et les grandes lignes de son action à venir lors d’une réunion présentée comme décisive à Matignon avec les forces politiques susceptibles d’y participer. Mais il n’a alors divulgué aucun nom.

Le chef des députés Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez a pris les devants en annonçant lui-même devant ses troupes qu’il avait refusé le portefeuille des Finances et ne serait donc pas du gouvernement Barnier. En revanche, son homologue au Sénat Bruno Retailleau devrait être proposé pour le ministère de l’Intérieur, selon des sources du parti et de l’ex-majorité.

Du côté des macronistes, le ministre MoDem démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit, selon un responsable du bloc central.

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Michel Barnier avait mis la pression sur ses partenaires, qui faisaient monter les enchères et qu’il a réunis pendant près de deux heures à Matignon jeudi, en assurant qu’il s’agissait des « dernières » consultations pour la formation « rapide » d’un gouvernement.

A la recherche d’un difficile équilibre gouvernemental, M. Barnier a dit envisager un gouvernement de 38 ministres dont 16 de plein exercice, parmi lesquels sept macronistes, trois issus des Républicains, deux MoDem, un Horizons ou encore un du parti centriste UDI, a rapporté le chef de file des députés Ensemble pour la République (EPR) Gabriel Attal aux élus de son groupe.

Alors qu’il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un « divers gauche » figure parmi ces ministres de plein exercice.

A droite, côté LR, plusieurs noms ont été cités à la suite de la réunion de Matignon. Outre Bruno Retailleau, les députés Patrick Hetzel et Annie Genevard sont pressentis respectivement pour l’Enseignement supérieur et l’Agriculture. En plus de ces trois ministères de plein exercice, LR hériterait de six autres portefeuilles, dont Othman Nasrou à la Laïcité et François-Noël Buffet à l’Outre-mer.

Lors de ces échanges avec ses partenaires potentiels, Michel Barnier a aussi apporté des clarifications sur les sujets qui avaient nourri des tensions avec ses partenaires. Le chef du gouvernement a affirmé qu’il n’augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, selon plusieurs participants.

« Vital pour nous »

Cet engagement sur la fiscalité est « vital pour nous », a déclaré Gabriel Attal. Les députés macronistes avaient menacé de ne pas participer à un gouvernement prévoyant des hausses d’impôts malgré le dérapage de la dette et des déficits et la délicate préparation du budget 2025.

Michel Barnier a également confirmé à ses interlocuteurs qu’il prononcerait le 1er octobre sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Sur l’immigration, autre dossier délicat, le Premier ministre a souhaité mettre en oeuvre le Pacte européen sur la migration et l’asile, selon un participant.

Le chef du gouvernement avait aussi rencontré jeudi matin séparément la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat, Gérard Larcher.

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« Il y a eu plutôt un esprit de responsabilité, un soutien au Premier ministre et surtout la volonté d’apporter des réponses », a résumé un participant.

Deux semaines après sa nomination à Matignon, les embûches ont continué pourtant à s’accumuler pour Michel Barnier.

Des tiraillements ont notamment pointé au sommet de l’exécutif, lors d’un déjeuner mardi entre Emmanuel Macron et Michel Barnier qui, selon les récits qui filtrent, se serait mal passé.

Un proche du chef de l’Etat a rappelé que la tâche assignée au Premier ministre était « d’aller vers l’union nationale et de respecter les équilibres ».

Face aux revendications des uns et des autres et aux tensions créées par la formation du gouvernement, le Premier ministre avait expliqué avoir découvert une « situation budgétaire très grave » qui mérite « mieux que des petites phrases ».

Le calendrier budgétaire a été grandement retardé cette année par la dissolution et la nomination très tardive d’un Premier ministre.

Michel Barnier aura mis près de deux semaines pour parvenir à former son gouvernement, après de longues semaines pendant lesquelles le pays a été dirigé par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal.

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