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France: altercation à l’Assemblée, un « triste spectacle » déplore la classe politique
Publié leLa classe politique a condamné vendredi la vive altercation provoquée la veille par un député MoDem dans l’hémicycle de l’Assemblée, tout en se renvoyant la balle après les multiples incidents qui ont émaillé les débats sur l’abrogation de la réforme des retraites.
Jeudi soir, le député Nicolas Turquois est monté dans les travées de l’hémicycle au cours d’une suspension de séance, se montrant menaçant envers son collègue socialiste Mickaël Bouloux, avant que des huissiers et le président de son groupe Marc Fesneau n’interviennent pour le calmer et lui faire quitter l’enceinte.
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L’incident a eu lieu après une journée sous tension, marquée par d’incessantes invectives entre députés, rappels au règlement et suspensions de séance, durant laquelle le camp gouvernemental a ralenti les débats sur l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 afin d’éviter d’arriver à un vote.
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a jugé sur France 2 « déplorable et affligeant » ces incidents « Ca fait beaucoup de mal à tous les politiques, à l’image que nous renvoyons ».
Quel « triste spectacle donné aux Français », a abondé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, condamnant « fermement » dans un communiqué les altercations.
La titulaire du perchoir a dit prendre « acte des regrets et des excuses exprimées par le député Nicolas Turquois » et annoncé réunir prochainement le bureau de l’Assemblée nationale « afin qu’il se prononce sur une éventuelle sanction à son encontre, après l’avoir entendu ».
Turquois a reconnu plus tôt sur BFMTV avoir « pété un câble » et dit « regretter », tout en dénonçant des « charognards » parmi ses pairs.
– « Climat délétère » –
A l’origine de sa colère, la publication par La France insoumise des noms des députés macronistes et de droite qui avaient déposé un millier d’amendements pour empêcher le vote. Des « pratiques de dénonciation » susceptibles d’atteindre ses « proches » et « inacceptables » pour M. Turquois.
Yaël Braun-Pivet a également tenu à dénoncer ces méthodes qui contribuent « à entretenir un climat délétère », citant « les montages photos », « les listes jetant les députés en pâture sur les réseaux sociaux » ou encore « le harcèlement exercé sur certains d’entre eux voire même sur leurs proches ».
Elle a aussi déploré « les multiples remises en cause des présidences de séance, qui participent de la dérive des débats ».
Un peu plus tôt, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou, a assuré sur X avoir été la « cible » de « menaces directes » du député LFI Manuel Bompard.
Elle accuse le coordinateur de La France insoumise de lui avoir asséné au cours d’une suspension de séance: « Tu vas payer ce que tu es en train de faire, tu es complice oui, tu paieras ça oui oui, y compris électoralement »
La vice-présidente (Horizons) dénonce non seulement « des pressions », mais aussi « une attaque contre le respect des institutions ». Elle relève que ses collègues masculins, qui ont pris sa suite au perchoir, n’ont pas subi les mêmes « intimidations », s’interrogeant sur le caractère sexiste et raciste de celles-ci.
Dans la foulée, Manuel Bompard a balayé sur X ces accusations, dénonçant une « attaque mensongère » visant à « servir de contre-feu » après les violences physiques du député du camp gouvernemental. « Aucun d’entre nous n’a jamais proposé de régler les différends politiques autrement que par le vote. Cette démarche de victimisation qui vise à faire croire l’inverse est détestable ».
« Ces violences que certains veulent relativiser n’ont aucune justification », a ajouté l’élu insoumis.