Fouad Abdelmoumni poursuivi en liberté, son procès fixé début décembre

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Liberté conditionnelle pour Fouad Abdelmoumni, début du procès en décembre
Fouad Abdelmoumni (c) accueilli par les membres de sa famille ainsi que ceux de l'Instance marocaine pour le soutien des détenus politiques (HIMAM) qu'il préside à sa sortie du tribunal d'Ain Sebaâ, le 1er novembre 2024 © Mohammed Kraymi

Le substitut du procureur près le tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ à Casablanca a révélé, ce vendredi, que l’ancien détenu politique et activiste des droits humains Fouad Abdelmoumni a été poursuivi en liberté et sera jugé le 2 décembre.

À l’issue de l’audition d’Abdelmoumni, arrêté mercredi, le représentant du ministère public s’est adressé à la presse en indiquant que celui-ci était poursuivi pour «outrage à une autorité publique» et «signalement d’un crime fictif qu’il sait ne pas avoir eu lieu».

Tout en déclarant qu’il sera jugé en état de liberté provisoire, le substitut du procureur Ahmed Reda Cherkaoui a noté qu’«Abdelmoumni a bénéficié de tous les droits qui lui sont légalement accordés, y compris d’être informé de son arrestation, de désigner un avocat ou de garder le silence, ainsi que tous les droits qui lui sont garantis à cet égard».

La première audience du procès de l’économiste et ancien détenu politique est prévue pour le 2 décembre dans la salle numéro 8 du tribunal de première instance d’Aïn Sebaâ.

Cherkaoui a également noté que Abdelmoumni, par ailleurs toujours secrétaire général de Transparency Maroc, «a été présenté au ministère public ce vendredi» et qu’«il a été interrogé conformément aux normes légales sur les allégations publiées portant atteinte aux intérêts du Royaume et de certaines de ses institutions, qui dépassent les limites de la liberté d’expression et contiennent les éléments constitutifs de crimes passibles de sanctions légales».

Il a insisté sur le fait qu’Abdelmoumni a bénéficié de tous les droits qui lui sont conférés par la loi, tant lors de l’enquête de la police judiciaire, où il a été informé des raisons de son arrestation, que lors de son interrogatoire par le ministère public.

Le procureur a indiqué que le ministère public suivra l’évolution de l’affaire conformément à la législation en vigueur pour garantir les conditions d’un procès équitable.

Fouad Abdelmoumni (66 ans) a été déféré par les membres de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ce vendredi et s’est présenté seul (sans la présence de son avocat) devant le substitut du procureur Ahmed Reda Cherkaoui. Boycott des tribunaux et gel des activités par les robes noires obligent.

Dans un post Facebook, il avait repris un autre post de l’activiste du 20 février Hamza Mahfoud, en relation avec les relations Maroc-France. «Je pense que la crise entre les deux pays est plus profonde que la question de Pegasus. L’État marocain cherche à convaincre ses citoyens de son succès, en voulant prouver qu’il peut plier la puissance coloniale qui était autrefois dominatrice», a-t-il écrit.

Et d’ajouter: «De son côté, la France, qui voit sa position décliner sur la scène internationale, refuse de se soumettre à l’extorsion d’un État fragile, utilisant tous les moyens de pression disponibles, y compris les questions migratoires, le retour des mineurs et des migrants illégaux, les informations sécuritaires, les intérêts économiques et la suspension d’accords. Bien sûr, il y a aussi la question de l’espionnage, que la France considère comme particulièrement problématique, car elle estime qu’Israël est celui qui exploite ces données».

Ces accusations liées à l’affaire Pegasus n’ont pas été appréciées du côté du ministère public, surtout que le gouvernement marocain avait publié un communiqué le 21 juillet 2021, affirmant que le Maroc avait choisi de poursuivre une voie légale tant au niveau national qu’international pour faire face à quiconque cherche à exploiter de fausses allégations concernant des accusations d’espionnage via Pegasus pour nuire à l’image du pays.

Il semble que l’enquête judiciaire sur Fouad Abdelmoumni s’inscrive dans cette démarche légale que le Maroc a entreprise pour réfuter toutes les accusations liées au logiciel Pegasus.

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