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Formation tout au long de la vie: trop cher pour les finances des TPME !
Publié leLes Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) sont lésées dans le développement des compétences de leurs salariés. Et la principale raison réside dans leur manque de moyens. C’est ce qui ressort d’un échange avec Najib Hamouti, expert dans la formation tout au long de la vie (lifelong learning).
Dans un entretien qu’il a récemment accordé à H24Info, Najib Hamouti, responsable Département Relations Internationales à l’ESITH , a relaté les obstacles auxquels font face les TPME dans le registre de la formation tout au long de la vie. « Les entreprises qui s’inscrivent dans le lifelong learning pour leurs salariés sont celles qui atteignent une certaine taille et ont donc plus de moyens d’investir dans la formation de leurs employés, avec des plans de carrière à long terme », explique-t-il.
Quant aux TPME, en raison de leur taille et de leurs moyens limités, elles ont plus de difficultés à offrir ce type de formation à leurs salariés. Le mieux qu’elles puissent faire, à l’en croire, est de former leurs employés à des tâches bien spécifiques.
L’expert fait toutefois une nuance de taille. Selon lui, la formation tout au long de la vie et la formation continue sont deux concepts assez distincts. De ses explications, il ressort que la formation continue se concentre sur l’amélioration des compétences techniques à court terme, alors que le « lifelong learning » s’inscrit dans une démarche stratégique de développement des compétences à long terme.
Une démarche pro-active
En ce qui concerne la formation continue, Najib Hamouti précise qu’elle peut être technique ou continue, ciblant des carences de compétences dans un domaine précis, préalablement identifiées par l’entreprise. Dans la perspective de combler les lacunes de ses salariés, l’entreprise va organiser une session de formation sur une thématique bien ciblée. « C’est ce qu’on appelle les ‘‘sandwich courses’’, c’est-à-dire des formations à durée limitée, s’étalant sur deux journées ou tout au plus trois mois ». Il ajoute que la formation continue, telle que décrite, possède un mécanisme de financement dédié. « Au Maroc, dira-t-il, on parle de contrats spéciaux de formation financés par la taxe professionnelle. »
Pour ce qui est de la formation tout au long de la vie, la personne qui travaille en étroite collaboration avec des instances internationales, telle que la Fondation européenne pour la formation, indique qu’elle est tout autre. À l’en croire, ce concept implique que l’entreprise s’engage dans une stratégie de développement du personnel allant au-delà de la simple préparation de ses employés à de nouvelles fonctions ou à l’amélioration de leurs performances actuelles.
«Dans un tel cas, l’entreprise accompagne ses salariés tout au long de leur parcours professionnel, les aidant à évoluer et à s’épanouir dans leurs postes, voire à changer de carrière ou d’entreprise», explique Hamouti. Il poursuit en disant que « cette démarche proactive inclut un plan de formation stratégique axé sur le long terme. On parle parfois de « leadership pipeline », où des diplômés fraîchement recrutés sont préparés dès le début à occuper des postes de responsabilité dans 10 ou 15 ans, grâce à des investissements continus en formation et en coaching ». Une démarche que vraisemblablement les TPME « sont rarement capables de financer ».
En somme, bien que la formation tout au long de la vie soit un levier stratégique pour le développement des compétences et la compétitivité, les TPME peinent à en bénéficier pleinement faute de moyens. Un défi majeur à relever pour assurer leur pérennité dans un environnement de plus en plus exigeant.