Le sommet de l'Union africaine, qui se tient ce week-end dans la capitale éthiopienne Addis…
L’UA face au défi de la malnutrition dans le Continent
Publié leL’ampleur de cette menace a été révélée par un récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’UA et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU), qui a estimé à 281,6 millions le nombre des Africains sous-alimentés dans les différentes régions du Continent.
«En 2020, 281,6 millions d’Africains étaient sous-alimentés, soit une augmentation de 89,1 millions par rapport à 2014. On observe des variations importantes dans les niveaux et les tendances de la faim dans les sous-régions. Environ 44 % des personnes sous-alimentées dans le Continent vivent en Afrique de l’Est, 27% en Afrique de l’Ouest, 20% en Afrique centrale, 6,2 % en Afrique du Nord et 2,4 % en Afrique australe», souligne le rapport.
Ce constat a été également relevé par le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, lors de la 39è session du Conseil Exécutif de l’organisation panafricaine, tenue en octobre dernier à Addis-Abeba, en affirmant que «les effets combinés des attaques terroristes et de la pandémie de la Covid-19 aggravent la menace de la famine et de la malnutrition qui pèse sur notre Continent ».
Lire aussi. L’Union africaine suspend le Burkina Faso après le coup d’Etat
Dans une démarche d’anticipation, «Nos leaders ont décidé de se pencher sur la problématique de la nutrition et de la sécurité alimentaire qui sera le thème de l’année 2022 : +Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le Continent africain pour accélérer le développement du capital humain, économique et social+», avait annoncé le Président de la Commission.
Lors de cette 39è session, le Maroc s’est félicité du choix de ce thème pour l’année 2022 et a salué la République de Côte d’Ivoire à l’origine de cette thématique.
«L’examen de cette thématique nous met devant nos responsabilités et nous interpelle pour un engagement politique et un investissement pour mettre fin à la malnutrition qui est l’émanation d’une multitude de facteurs liés, divers, complexes et interdépendants auxquels il faut s’attaquer pour une solidarité africaine dans un cadre régional et sous régional», avait souligné la délégation marocaine lors de cette session, rappelant que le Royaume a toujours opté pour une solidarité africaine agissante, traduite par le partage de son expérience et de son expertise avec les pays africains frères, tant dans un cadre bilatéral que tripartite et multilatéral.
Mécanisme de solidarité
Ainsi, le Maroc avait appelé, dans ce sens, à la mise en place d’un mécanisme de solidarité selon une approche globale et ciblée pour parvenir à lutter contre la malnutrition dans le Continent africain.
Ce mécanisme sera capable de répondre aux facteurs de la malnutrition qui touchent à la santé, aux soins maternels et infantiles, à la facilité des services, dont l’assainissement et la distribution de l’eau potable, à l’agriculture et la sécurité alimentaire, aux changements climatiques avec les phénomènes de sécheresse, de désertification, d’inondation et leurs répercussions néfastes sur les populations, a réaffirmé la délégation marocaine.
Cette approche globale dépend, d’une part, d’une solution à l’échelle nationale et régionale dans le cadre de la solidarité afro-africaine et Sud-Sud et, d’autre part, de l’engagement sérieux des partenaires de l’Afrique, y compris par la création d’un fonds destiné à la lutte contre la malnutrition, a soutenu la délégation marocaine.
Le Royaume a aussi accueilli favorablement la note conceptuelle qui a mis en relief l’état des lieux relatif à la question de la nutrition en Afrique, tirant la sonnette d’alarme sur des chiffres sidérants : « 150,8 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance, dont 58,7 millions d’entre eux vivent en Afrique. En outre, 38 pays africains affichent des taux de prévalence de l’anémie chez les femmes supérieurs à 30%.
La malnutrition est également l’une des causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et à l’origine de la vulnérabilité des adolescents et coûte aux pays africains l’équivalent de 1,9 à 16,5% de leur produit intérieur brut (PIB) ».
Conjoncture difficile
Ce thème tombe à point nommé, tenant compte de la conjoncture difficile que traverse l’humanité en général, et l’Afrique en particulier, suite aux répercussions de la Covid-19, qui a bouleversé tous les plans et chamboulé tous les pronostics, creusant davantage l’écart entre riches et pauvres et retardant la réalisation de l’Agenda 2063, avait relevé la délégation marocaine, notant que la pandémie a aggravé la malnutrition et détourné l’attention des responsables pour lutter contre la Covid-19.
« Le Royaume, conscient de l’importance de la nutrition et du bien-être du citoyen marocain, s’est engagé depuis des décennies, à assurer, sous la conduite clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, une bonne nutrition pour les sujets de Sa Majesté », a soutenu la délégation marocaine, rappelant que le Maroc a mis en œuvre les recommandations du Sommet Mondial pour l’Enfance de 1990 et de la Conférence Internationale sur la Nutrition à Rome de 1992, d’où l’enchaînement de multiples stratégies et de plans d’action innovants ayant le citoyen marocain et les futures générations pour centre d’attention.