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États-Unis: une commission d’enquête demande une refonte du service secret
Publié leLe Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines, « doit se réformer en profondeur » pour éviter la réédition de fiascos comme l’assassinat manqué de l’ex-président Donald Trump le 13 juillet, affirme une commission d’enquête indépendante.
Dans leur rapport publié jeudi, les quatre membres de cette commission recommandent en particulier un changement de direction du Secret Service, avec la nomination à sa tête de responsables venant de l’extérieur, et qu’il se concentre désormais sur sa mission cruciale de protection, quitte à en abandonner d’autres.
Ce rapport adressé au ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, autorité de tutelle du Secret Service, pointe non seulement les « nombreuses erreurs » commises lors du meeting du candidat républicain à Butler, en Pennsylvanie (nord-est) le 13 juillet, mais aussi « des problèmes plus profonds, systémiques, qui doivent être traités en urgence ».
« Le Secret Service a besoin d’une réforme de fond pour accomplir sa mission. Sans cette réforme, la commission indépendante estime qu’un autre Butler peut se produire de nouveau et se reproduira », écrivent-ils en ouverture de ce document de 35 pages, hors annexes.
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Ils dénoncent la « culture » prévalant au sein de l’agence, qui semble obéir au « mot d’ordre officieux de +faire plus avec moins+ » et réticente à toute « pensée critique » sur ses propres modes de fonctionnement.
Il ne s’agit donc pas fondamentalement d’un problème de moyens budgétaires ou humains mais plutôt de commandement et d’objectifs, selon le rapport.
La commission recommande par conséquent « un renouvellement de la direction, avec des nouvelles perspectives », qui ne soit pas issu de la « promotion interne ».
Le Secret Service étant la seule agence fédérale compétente pour la protection des personnalités, « tous ses moyens devraient être alloués à cette mission avant toute autre tâche, y compris la répression des fraudes financières » qui lui est historiquement assignée, ajoute-t-elle.
« Il n’y a tout simplement aucune excuse pour faire plus avec moins concernant la protection des dirigeants du pays », selon le rapport.
Le ministre de la Sécurité intérieure s’est engagé dans un communiqué à « prendre pleinement en compte les recommandations de la commission et à prendre les mesures nécessaires ».
Sang
L’intérim à la tête du Secret Service est assuré par Ronald Rowe depuis la démission le 23 juillet de la directrice en titre, Kimberly Cheatle, dix jours après l’échec de Butler.
Les critiques se sont concentrées sur le fait que le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a pu prendre position sur le toit d’un bâtiment placé dans le « périmètre extérieur » du dispositif, sous la responsabilité de la police locale, et ouvrir le feu, avant d’être abattu par le Secret Service.
Les images de Donald Trump, du sang coulant sur le visage et le poing levé, ont fait le tour du monde et frappé la course à la Maison Blanche, qui oppose le républicain à la démocrate Kamala Harris.
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La commission, dont les travaux se sont déroulés d’août à octobre, n’a pas étudié la deuxième tentative d’assassinat contre Donald Trump sur son golf en Floride le 15 septembre, dont l’auteur présumé, Ryan Routh, a été arrêté avant même de pouvoir viser le candidat républicain.
Quelques jours après, M. Rowe avait annoncé vouloir « redéfinir » la manière dont l’agence remplit sa mission. Il avait expliqué vouloir « un Secret Service plus agile, capable d’élever aux plus hauts niveaux la protection de multiples personnes pendant des périodes indéterminées », grâce notamment à l’utilisation accrue des technologies et des changements dans son organisation et ses systèmes de communication.