Le Premier ministre espagnol sortant, le socialiste Pedro Sanchez, a accusé lundi la gauche radicale…
Espagne: un ex-ministre proche de Sánchez accusé de corruption
Publié leLa justice espagnole a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête visant un ancien ministre de Pedro Sánchez, longtemps considéré comme son bras droit, accusé de corruption en marge de contrats d’achat de matériel sanitaire durant la pandémie de Covid-19.
José Luis Ábalos, ministre des Transports entre 2018 et 2021, est visé par une enquête pour « délit d’appartenance à une organisation criminelle, trafic d’influence, corruption et détournement de fonds », indique dans un communiqué le tribunal suprême espagnol.
L’enquête doit déterminer si cet ancien ministre a bel et bien participé à ce réseau de corruption présumé, précise le tribunal, qui assure que des indices le mettant en cause ont d’ores et déjà été rassemblés par la police.
Ancien membre du premier cercle de Pedro Sánchez, José Luis Ábalos est accusé d’avoir participé avec l’un de ses anciens conseillers, Koldo Garcia, à un réseau de corruption dans le cadre de contrats d’achat de masques et de matériel sanitaire entre mars et juin 2020.
D’après un document judiciaire consulté par l’AFP, Ábalos pourrait avoir bénéficié en guise de « compensation financière » pour ses services d’une maison à Cadix, en Andalousie, offerte par l’entreprise qui a reçu les contrats de fourniture de matériel médical.
Cette entreprise aurait également payé le loyer d’un appartement à Madrid à une femme avec laquelle Ábalos « était apparemment lié », selon l’ordonnance.
Ce scandale est très sensible politiquement pour Pedro Sánchez, accusé par l’opposition de droite d’avoir été « au courant » et d’avoir « couvert » toute l’affaire.
José Luis Ábalos, qui avait été démis de ses fonctions par Pedro Sánchez en juillet 2021, a été expulsé du Parti socialiste en février dernier, lorsque l’affaire a éclaté. Mais il siège toujours comme député en tant qu’indépendant.
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En octobre, le Premier ministre a nié avoir démis M. Ábalos de ses fonctions en raison de soupçons de corruption, assurant qu’il voulait redonner de l’élan à son gouvernement après la pandémie.
Entendu en mai par une commission d’enquête du Sénat, l’ancien ministre avait nié tout lien avec cette affaire. « Avais-je connaissance de ce réseau? Non. Et je ne sais même pas s’il y a eu un quelconque réseau », avait-il déclaré.
Tout en reconnaissant des « liens personnels » avec Koldo García, souvent photographié à ses côtés, l’ancien ministre a affirmé avoir été « surpris » d’apprendre que son homme de confiance avait pu s’enrichir ainsi.
L’ouverture de cette enquête contre José Luis Ábalos survient alors que Pedro Sánchez se trouve fragilisé depuis plusieurs semaines par une autre affaire visant son épouse, Begoña Gómez.
Cette dernière, qui dirigeait jusqu’à l’été un master de management à l’université Complutense de Madrid, est soupçonnée d’avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles, ce qu’elle conteste.