Le procès des anciens dirigeants du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Saïd Naciri et Abdenbi…
Escobar du Sahara: la Cour reporte l’examen des demandes d’assignation
Publié leLa Cour d’appel de Casablanca a décidé, ce mardi, de reporter l’examen de plusieurs demandes préliminaires formulées par la défense des accusés dans l’affaire Escobar du Sahara.
Le collège des juges présidé par Ali Torchi a reporté l’examen des demandes d’assignation de diverses personnalités comme témoins, et ce, jusqu’à la fin de l’examen des vices de forme et des demandes préliminaires.
Parmi ces demandes figurent l’assignation de personnalités politiques, sportives et artistiques de premier plan, notamment l’ex-président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, ainsi que l’homme d’affaires Ahmed Ben Brahim, surnommé l’«Escobar du Sahara», dont les aveux à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont joué un rôle clé dans l’éclatement de l’affaire.
D’autres personnalités sont également citées, telles que Hicham Aït Menna, actuel président du Wydad de Casablanca, la diva de la chanson marocaine Latifa Raafat, ex-épouse de Haj Ben Brahim, également impliquée dans la sous-affaire des enregistrements audio, ainsi que des personnalités politiques du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM).
La Cour a décidé de reporter l’examen de ces demandes jusqu’à la fin de l’examen des demandes préliminaires dans ce dossier, dans lequel sont poursuivis plusieurs figures du PAM, notamment Saïd Naciri, ex-président du Wydad, et Abdenbi Bioui, ex-président du Conseil régional de l’Oriental, ainsi que 26 autres accusés, dont deux sont en liberté provisoire.
Poursuite des plaidoiries sur la forme
Une nouvelle audience est prévue le vendredi 29 novembre, durant laquelle les plaidoiries sur les demandes préliminaires et les vices de forme continueront, avant que la Cour ne commence à entendre les accusés et à examiner le fond de l’affaire.
Outre l’audition de Ben Brahim en tant que témoin, ainsi que l’assignation de Raafat, Aït Menna et d’autres personnalités politiques du PAM, les avocats de la défense ont également demandé la comparution du directeur de la prison d’El Jadida, où Ben Brahim, est incarcéré depuis sa condamnation en 2019 à 10 ans de prison pour trafic de drogue.
Ils ont réclamé la comparution du représentant de la Direction des renseignements généraux pour examiner les entrées et sorties de l’«Escobar du Sahara» au Maroc, ainsi que du secrétaire général de la Chambre des représentants.
Lors de l’audience précédente, un vif échange a eu lieu entre la défense et le représentant du Ministère public, notamment concernant la demande d’assignation de Ben Brahim. Le procureur s’est opposé à cette demande, soulignant que la partie civile n’était pas tenue d’assister au procès. Les avocats ont réagi en affirmant que Ben Brahim avait déjà témoigné devant les autorités judiciaires, ce qui justifie sa présence pour éclaircir son rôle.
Ils ont aussi critiqué l’argument du procureur, le qualifiant de «position traditionnelle» incompatible avec les exigences du cadre constitutionnel post-2011, qui met l’accent sur le respect des normes internationales en matière de procès équitable.
Lors de l’audience du 25 octobre dernier, le procureur avait rejeté la demande de convocation d’Ahmad Ahmad en tant que témoin, ainsi que celle de plusieurs autres témoins, tout en acceptant celles concernant les policiers ayant rédigé les procès-verbaux et les témoins entendus par la BNPJ ou le juge d’instruction, sous réserve de l’accord du président de la Chambre criminelle.
Cette affaire, qui suscite un grand intérêt du public, n’a pas encore livré tous ses secrets et continue de faire l’objet d’une attention particulière.