Effondrement des abeilles: les apiculteurs attendent toujours l’aide promise par le gouvernement

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Le Maroc connaît un phénomène d'effondrement des colonies d'abeilles inédit. Crédits : DR

Annoncé le 30 janvier dernier par le gouvernement, le programme de « mesures immédiates » d’un budget de 130 MDH n’a toujours pas été mis en place au profit des apiculteurs touchés par l’effondrement des colonies d’abeilles. Le point sur ce phénomène inédit au Maroc.

Le Maroc connaît un phénomène d’effondrement des colonies d’abeilles inédit depuis l’été dernier. L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) l’a confirmé le 21 janvier dernier, avant de lancer une enquête qui révèlera des causes environnementales (notamment forte sécheresse), évinçant l’hypothèse d’une maladie.

De son côté, le gouvernement a alloué un montant de 130 millions de dirhams (MDH) pour prendre des « mesures immédiates »: accompagnement des apiculteurs pour la reconstruction des ruches infectées par la distribution de nouvelles colonies d’abeilles; mise en place d’une campagne nationale de traitement des ruches contre la maladie de varroase; campagnes de sensibilisation au profit des apiculteurs (bonnes pratiques en matière d’apiculture).

Annoncées le 30 janvier dernier, ces mesures n’ont toujours pas été mises en place au profit des apiculteurs touchés. Si, selon les témoignages de certains d’entre eux, le phénomène s’est majoritairement tari à l’heure actuelle, l’activité reste ralentie.

Dans la province de Sidi Slimane, Badr Bourhim entretenait 650 abeilles l’été dernier. « A partir du mois d’août, j’ai perdu quelque 300 abeilles et celles qui me restaient étaient affaiblies pendant plusieurs mois (août-octobre). En novembre, il ne m’en restait que 180. Depuis février-mars, les ruches commencent à se remplir de nouveau », témoigne cet apiculteur, membre du Syndicat des apiculteurs professionnels du Maroc.

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Les aides tardent parce que le comité ministériel dédié est encore en train de recenser les apiculteurs « pour avoir une base de données assez fiable et être justes envers tout le monde », explique M’hamed Aboulal, président de la Fimap (Fédération interprofessionnelle marocaine de l’apiculture). Ce comité est composé de représentants du ministère de l’Agriculture mais aussi de la Fimap, l’ONSSA, l’ONCA (Office national du conseil agricole) et certaines écoles.

Le programme de 130 MDH inclut trois composantes: la formation et l’encadrement des apiculteurs (création d’un guide des bonnes pratiques); le traitement de la varroase (appel d’offre lancé par l’ONSSA dans ce sens); et le repeuplement des ruches. « Pour cette dernière composante, nous sommes tributaire de statistiques fiables et le recensement est en cours pour ensuite accorder l’aide », réitère le président de la Fimap qui précise que pour la partie formation et création d’un guide, le comité en est au « stade final ».

« Il faut diagnostiquer la part de chaque facteur »

Concernant les causes du phénomène, les investigations et les recherches se poursuivent dans le cadre de ce comité multidisciplinaire regroupant les différentes parties prenantes. « Dès qu’il y a eu de la pluie, le phénomène a baissé mais ne s’est pas réglé. Les ruches n’ont pas encore repris leur dynamisme. D’après l’ONSSA, le phénomène n’est pas dû à une maladie et nous leur faisons confiance. Ceci dit, nous avons demandé aux instances de pousser les investigations en profondeur », poursuit M’hamed Aboulal qui privilégie la piste « multifactorielle ».

« Les enquêtes se poursuivent pour déterminer l’ensemble des causes sur cette question; il faut diagnostiquer la part de chaque facteur, dit-il, pour cela, un programme recherche-action est en cours de définition par le comité pour diagnostiquer davantage les causes et élaborer par la suite un protocole d’accord. »

Pour rappel, le phénomène d’effondrement des abeilles a démarré au Maroc l’été dernier. Il s’évalue différemment d’une région à l’autre, et même d’un apiculteur à l’autre. C’est pourquoi certains apiculteurs invoquent plutôt une cause pathologique.

« Les abeilles avaient faim mais la principale raison de leur disparition a été la propagation de certaines maladies. Ceux qui traitaient leurs ruches -dont je fais partie- n’ont pas eu de problème, ce qui laisse à penser qu’il s’agit bien d’une maladie », raisonne Mohamed Bourhim, apiculteur dans la province d’Azilal, qui attend les résultats de l’enquête toujours en cours.

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