Scandale: l’Algérie cache depuis 40 ans d’importantes fuites de méthane

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C’est un véritable scandale écologique. L’ONG Greenpeace vient d’épingler l’Algérie pour des fuites astronomiques de méthane passées sous silence depuis près de 40 ans.

Une installation, non loin de la station Hassi R’mel, située dans la province de Laghouat, au nord du pays, «libère un puissant gaz à effet de serre dans l’atmosphère depuis près de 40 ans», dénonce l’ONG Greenpeace se basant sur des images satellitaires. L’exploitation qui livre une bonne partie de l’Europe, laisse échapper du méthane depuis au moins 1984, «apparemment à partir d’une torchère» (tuyauterie permettant de dégager et de brûler les gaz excédentaires d’hydrocarbures).

Les données satellitaires révélées par Greenpeace et le média Bloomberg, permettent d’entrevoir l’étendue de cette catastrophe écologique.

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Les images satellites des fuites de méthane dans le désert algérien./Crédits : données PRISMA, exploitées par l’ASI, l’agence spatiale italienne

«Dans l’installation, située à seulement 14 km au sud du principal hub gazier de Hassi R’mel, entre 2017 et mars 2022, il y a eu 188 jours où des pics de méthane ont été détectés sur 384 jours où des images satellites de bonne qualité étaient disponibles, avec les plus intenses panaches repérés entre 2017 et 2020», écrit l’ONG.

En 2021, le bassin de Hassi R’mel a rejeté environ 939.000 tonnes de méthane, soit une hausse de 67% par rapport à l’année précédente, indique Bloomberg, citant des données de la société de géoanalyse Kayrros SAS. «Pour mettre cela en contexte, cette quantité de méthane équivaut à peu près aux émissions annuelles de 17 millions de voitures américaines», compare Greenpeace.

La Sonatrach minimise ces fuites

À noter que le méthane «est un puissant gaz à effet de serre et un déclencheur clé du changement climatique». Il est «84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone comme gaz à effet de serre au cours de ses 20 premières années dans l’atmosphère, avant de se dissiper», s’indigne l’organisation écologique.

L’arrêt de ces fuites est considéré comme «un moyen essentiel» afin de contrer les effets du changement climatique. Ces fuites peuvent aussi être retenues et vendues sur le marché mondial de l’énergie qui est actuellement en difficulté, poursuit Greenpeace.

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Des chercheurs de l’Université polytechnique de Valence en Espagne ont identifié d’autres sources d’émissions sporadiques à proximité de Hassi R’mel. Mais pour mesurer l’étendue des fuites de méthane en Algérie, une surveillance sur le terrain serait nécessaire, affirme l’ONG, pointant toutefois l’accès pratiquement impossible aux sites gaziers pétroliers et gaziers dans le pays.

Interrogé par Bloomberg, le PDG de la Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé que «l’entreprise a fait des progrès dans la réduction des émissions», notant qu’elles seraient «inférieures à ce qui est annoncé ailleurs».

Mais ces mots sonnent creux. Surtout que l’Algérie avait, rappelle Greenpeace, refusé de se joindre aux 105 autres pays signataires d’un « engagement afin de réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030, lors de la conférence des Nations unies sur le climat à Glasgow en 2021 ».

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