Enrico Macias rêve toujours de rechanter en Algérie

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L’Oriental de la chanson française, créateur d’Adieu mon pays, vient de faire un triomphe à l’Olympia. Il est revenu dans Le Point, sur la grande affaire de sa vie: revenir à Constantine, la ville qui l’a vu naître.

Le chanteur d’Enfants de tous pays vient de faire un triomphe sur la scène de l’Olympia mais rêve, encore et toujours, de chanter en Algérie, où il est né il y a 80 ans déjà, le 11 décembre 1938. Dans un entretien accordé au Point quelques jours avant les deux concerts des 9 et 10 février à Paris, Enrico Macias est revenu sur les racines de sa passion inextinguible pour la fraternité entre les peuples sans éluder l’atmosphère politique actuelle qui pourrait saper, selon lui, les fondements de l’humanisme.

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«J’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison»… Ce sont les premiers vers de la chanson Adieu mon pays qui fut son premiers succès. Mais depuis 1961, Enrico Macias, l’enfant de Constantine, n’est pas le bienvenu dans son Algérie, le pays qui l’a vu naître. Pour L’Oriental, qui immortalisa la générosité des Gens du Nord, la blessure n’est pas refermée. «Je me sens d’abord français. Mais je suis algérien par mes racines et israélien par conviction, par solidarité avec le peuple juif dont je fais partie. Je n’ai pas le droit de les laisser tomber», a-t-il confié à Marc Fourny, notre confrère du Point.

Chantre infatigable de la fraternité, Enrico Macias affirme que son humanisme est né dans les faubourgs de Constantine, un carrefour culturel et religieux où se créaient les amitiés les plus spontanées et les plus solides. «J’avais des copains chrétiens, musulmans, juifs… Pour moi, tout le monde était à égalité. On ne se souciait pas de la religion des autres avant de jouer ensemble… Il y avait toute la diversité dans mon quartier, toutes les cultures religieuses… C’est peut-être pour ça que j’ai compris très tôt qu’il était possible de tous s’entendre», témoigne-t-il.

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Aujourd’hui, la situation politique pourrait le rendre pessimiste. Mais non, le Mendiant de l’amour veut continuer à prêcher pour le rapprochement entre les peuples. Contre vents et marées, il rêve de réconcilier les juifs et les musulmans. «Certains pays m’ont boycotté, mais je peux aller en Égypte, en Jordanie, en Tunisie, au Maroc. J’ai amené l’Occident en Orient et l’Orient en Occident quelque part… Mais en Algérie, tout reste bloqué. Retourner chanter là-bas, à Constantine… C’est un rêve que je fais souvent», explique-t-il dans son plaidoyer humaniste.

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