«Embargo contre Israël»: retropédalage d’Alger après les déclarations pompeuses de Tebboune à Riyad

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«Sanctions contre Israël»: retropédalage d'Alger après des déclarations pompeuses à Riyad (vidéo)
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lisant la lettre du président algérien Abdelmadjid Tebboune au Sommet arabo-islamique extraordinaire, le 11 novembre 2024 © DR.

La diplomatie algérienne a fait marche arrière après les déclarations hostiles envers Israël contenus dans le message lu par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf au nom du président Abdelmadjid Tebboune, lors du Sommet extraordinaire arabo-islamique.

Dans un communiqué publié hier mercredi, le ministère algérien des Affaires étrangères est revenu sur les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune sur la possibilité d’imposer un embargo diplomatique et économique contre Israël, ainsi que de geler son adhésion aux Nations unies. Ces déclarations ont été faites dans un message lu en son nom par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf lors des travaux du Sommet extraordinaire arabo-islamique en Arabie saoudite.

La diplomatie algérienne souligne que ces propos ont été «mal interprétés». «Dans un mélange injustifié entre un commentaire et le contenu officiel du discours, un journal privé a attribué de manière inappropriée de fausses déclarations au président de la République, qui auraient été faites par le ministre des Affaires étrangères lors du dernier sommet arabo-islamique à Riyad», indique le communiqué.

«Comme il ressort de la version écrite et des enregistrements audiovisuels, la déclaration algérienne lors du sommet de Riyad n’a en aucun cas appelé, de quelque manière que ce soit, au rétablissement de l’embargo arabe de 1973», ajoute le ministère, précisant toutefois que «la lecture de cette déclaration suffit à confirmer que les sanctions politiques, diplomatiques, économiques et militaires mentionnées sont celles que l’Algérie appelle à imposer à l’entité sioniste en raison des agressions, des crimes de guerre, des génocides et des crimes contre l’humanité qu’elle continue de commettre, en toute impunité, à Gaza et dans toute la région».

Des propositions rejetées par certains pays arabes

Selon le site algérien Aouras, des sources ont révélé que plusieurs pays arabes influents au sein de la Ligue arabe, dont l’Algérie, ont proposé un certain nombre de mesures à inclure dans la décision du sommet dans le but de faire pression pour arrêter les crimes israéliens à Gaza. Mais d’autres pays arabes ont empêché l’adoption de ces propositions, ce qui a conduit à leur remplacement par des sections ne contenant aucune mesure concrète. «Cela s’est produit lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes pour préparer le sommet extraordinaire, qui s’est tenue à Riyad jeudi dernier», selon le site qatari Al-Arabi Al-Jadid.

Les sources d’Aouras ont révélé que les propositions avaient été rejetées malgré leur présentation écrite par plusieurs pays, dont l’Algérie. Il s’agissait, entre autres, de «l’interdiction de l’utilisation des bases militaires américaines et autres dans les pays arabes pour fournir des armes et des munitions à Israël», «le gel des relations diplomatiques, économiques, sécuritaires et militaires entre les pays arabes et Israël», «la menace de l’utilisation du pétrole et des ressources économiques arabes pour faire pression en vue d’arrêter l’agression israélienne» et «l’interdiction des avions civils israéliens de survoler les espaces aériens arabes».

Un revirement sous l’effet de Marco Rubio?

Ce rétropédalage des autorités algériennes semble refléter une confusion croissante au sein du régime algérien. Il pourrait également être interprété comme une réaction à la crainte grandissante du régime face au retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, en particulier après que ce dernier a nommé le sénateur Marco Rubio au poste clé de secrétaire d’État dans sa future administration. Rubio a en effet déjà appelé à l’imposition de sanctions économiques contre l’Algérie en raison de ses achats d’armes auprès de la Russie.

 

De plus, les déclarations d’Attaf, faites au nom de son président, sont documentées par des enregistrements audio et vidéo, ce qui rend la tentative de démenti encore plus embarrassante pour le gouvernement algérien.

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