Elections municipales et régionales en Espagne: scrutins serrés et forte participation 

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Elections locales et régionales en Espagne: Pedro Sanchez sur la défensive
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez du Parti socialiste (PSOE) vote à Madrid le 28 mai 2023 lors de scrutins locaux et régionaux. © Javier Soriano / AFP

Les Espagnols votent en grand nombre dimanche lors d’élections municipales et régionales très disputées qui font office de test national pour le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, à six mois de législatives dont l’opposition de droite est la favorite.

A 14H00 heure locale (12H00 GMT), la participation aux municipales était de 36,69%, contre 35,10% aux précédentes, en mai 2019, a annoncé au cours d’une conférence de presse la sous-secrétaire d’Etat au ministère l’Intérieur Isabel Goicoechea.

Cette forte hausse de la participation a été enregistrée malgré le très mauvais temps (pluie et vent) qui domine dans la plus grande partie de la péninsule.

Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 09H00 heure locale (07H00 GMT), fermeront à 20H00 (18H00 GMT). Les premiers résultats sont attendus vers 22H00 (20H00 GMT), car il n’y a pas de sondages de sortie des bureaux de vote en Espagne.

Les élections concernent la totalité des 8.131 municipalités, soit 35,5 millions d’électeurs, ainsi que les assemblées – et les exécutifs – de 12 des 17 régions autonomes. Quelque 18,3 millions d’électeurs sont concernés par ce deuxième vote.

M. Sánchez, qui a voté tôt dans la matinée dans le centre de Madrid, et son rival Alberto Núñez Feijóo, le chef du Parti populaire (PP, conservateur), qui a fait de même quelques heures plus tard également dans la capitale, ont tous deux appelé leurs compatriotes à se déplacer.

« Plus il y a de gens qui votent aujourd’hui, mieux ce sera pour nos institutions », a déclaré M. Sánchez après avoir déposé ses deux bulletins (un pour la mairie, l’autre pour l’assemblée de la région de Madrid) dans deux urnes, se déclarant persuadé que « la majorité des citoyens » voteraient « de manière positive ».

« J’appelle à voter », a renchéri M. Feijóo, précisant qu’il attendait des Espagnols qu’ils le fassent « massivement ».

« Je crois que c’est un test important, parce que c’est la seule manière que nous avons de manifester notre opinion », a déclaré à l’AFPTV María Alonso, une docteure de 61 ans qui venait de voter à Madrid.

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Bien que le nom de M. Sánchez ne figure sur aucun bulletin, l’enjeu de ce double scrutin est très important pour son avenir politique et celui de son gouvernement.

Premier ministre depuis 2018, il aborde ces élections avec plusieurs handicaps : l’usure du pouvoir, la reprise de l’inflation – même si elle est bien plus basse en Espagne que dans la plupart des autres pays de l’Union européenne – et la forte baisse du pouvoir d’achat qui en découle.

Sans oublier les crises secouant la coalition gouvernementale entre les socialistes et le parti de gauche radicale Podemos.

Aussi M. Feijóo a-t-il tout fait pour transformer ces élections en un référendum national sur M. Sanchez, qu’il accuse d’être inféodé à l’extrême gauche mais aussi à des partis séparatistes basque et catalan dont son gouvernement minoritaire dépend au Parlement pour faire voter ses réformes.

M. Sánchez, quant à lui, a fait campagne sur le bilan de son gouvernement, notamment dans le domaine économique.

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Il est sur la défensive car les socialistes ont beaucoup à perdre : sur les 12 régions qui renouvellent leur assemblée, ils en dirigent en effet 10, soit directement soit en tant que membres d’une coalition. Pour sa part, le PP contrôle les deux autres régions, dont celle de Madrid, et est assuré de les conserver.

Le Parti populaire espère arracher aux socialistes plusieurs de ces dix régions, afin d’accréditer l’existence dans le pays d’un rejet de M. Sánchez et d’un « élan » devant porter M. Feijóo au pouvoir à l’issue des législatives de la fin de l’année.

Mais le rapport de force dans de nombreuses régions est très équilibré et le résultat dépendra d’un petit nombre de voix, rendant les pronostics très difficiles.

M. Feijóo, qui conduit pour la première fois le PP à des élections depuis son arrivée à la tête de ce grand parti de droite, il y a un peu plus d’an, joue lui aussi très gros.

Son premier objectif sera de faire en sorte que le Parti populaire s’impose en tant que première formation en nombre de voix aux municipales. Aux précédentes, en mai 2019, les socialistes avaient recueilli 1,6 million de voix de plus que le PP.

Le score de Vox, un parti d’extrême droite qui constitue la troisième force politique au Parlement et gouverne déjà avec le PP dans une région, sera également examiné avec attention.

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