Egypte: Reporters sans frontières "débloque" son site internet

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L’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a annoncé vendredi avoir décidé de « contourner la censure » et débloqué son site internet en Egypte où il avait été rendu inaccessible depuis un an.
Plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont actuellement bloqués en Egypte, selon l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE) basée au Caire.
« Pour dénoncer cet emprisonnement virtuel des journalistes, RSF a décidé de contourner cette censure en remettant son site en ligne », a déclaré l’ONG dans un communiqué.
Parmi les sites bloqués en Egypte, figurent des sites nationaux ou internationaux d’information indépendants, proches de l’opposition ou modérément critiques.
Les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent régulièrement la violation de la liberté d’expression sous le régime du président Abdel Fattah al-Sissi.
« Cette censure en ligne constitue le côté pile du modèle répressif que veut généraliser le régime égyptien. Il s’agit de mettre les journalistes +en mode silencieux+ pour mieux diffuser le contenu prorégime », a déclaré Elodie Vialle, responsable du Bureau Journalisme et Technologie à RSF.
« Le côté face, ce sont les technologies qui servent à les traquer, et qui pour certaines sont vendues par des entreprises européennes », a ajouté Mme Vialle.
RSF appelle les « démocraties (à) condamner le modèle d’un Internet fermé, censuré, surveillé du régime égyptien », a-t-elle poursuivi.
L’initiative de RSF s’inscrit dans le cadre de son opération « Collateral Freedom » (liberté collatérale) qui permet de contourner la censure via la technique du « mirroring » (ou du « miroir »).
Cette dernière consiste à « dupliquer les sites censurés et à en héberger des copies sur des serveurs de +géants+ du web », selon l’organisation.
Plusieurs sites égyptiens recourent eux aussi à divers moyens techniques pour contourner le blocage.
Les autorités n’ont pas reconnu ou démenti leur responsabilité dans ce blocage.
En juillet, le Parlement a voté une loi renforçant le contrôle de l’Etat sur les sites internet mais également sur les comptes personnels sur les réseaux sociaux comptant 5.000 abonnés ou plus.
Les autorités égyptiennes disent vouloir lutter contre les « fausses informations » qui nuisent, selon elles, aux intérêts nationaux.
L’Egypte figure à la 161e place (sur 180 pays) du classement 2018 de RSF sur la liberté de la presse.

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