Tribune libre. Ukraine, stagflation…, le grand dilemme de Bank Al-Maghrib

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Dr. Yassine Hmimi, analyste banquier. DR.

Yassine Hmimi est docteur en sciences de gestion et banquier d’affaires. Dans cette tribune, il revient sur l’orientation de la politique monétaire nationale à moins d’une semaine du conseil trimestriel de la Bank Al-Maghrib. 

Nous sommes à moins d’une semaine de la tenue du deuxième conseil trimestriel de la BAM pour faire le point sur l’orientation de la politique monétaire nationale. Avec un environnement économique, peu propice notamment depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, les autorités monétaires sont confrontées à un grand dilemme. L’économie nationale, à l’image de celle du reste du monde, pâtit d’une stagflation dont le bout n’est malheureusement pas en vue.

Que faire alors? Opter pour une politique plutôt Hawkish pour limiter l’inflation qui ne cesse pas de s’accentuer ou de maintenir les conditions monétaires accommodantes pour soutenir l’activité économique qui n’arrive toujours pas à décoller?

Pour répondre à cette question, il y a lieu d’abord de rappeler que les poussées inflationnistes observées au Maroc depuis le début de l’année sont purement exogènes, cela revient à dire que celles-ci ne résultent pas directement du comportement de l’économie nationale, mais plutôt de la tournure des événements à l’international.

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La politique monétaire est un dispositif permettant d’agir sur le niveau de la masse monétaire en circulation et par conséquent, sur celui de l’inflation.

La question qui découle naturellement de ce qui précède est de savoir si la sphère monétaire connaît à l’époque actuelle une surliquidité ou pas. La lecture du dernier rapport de BAM indique plutôt une décélération de la masse monétaire (M3) à fin avril sachant aussi que celle-ci se situe à des niveaux quasi-similaires à ceux de l’année dernière où la hausse des prix ne frôlait pas les seuils d’alerte.

Ce constat montre que même en relevant le taux directeur, cela n’aurait probablement que très peu d’effet sur l’inflation, que seule la composante budgétaire pourrait atténuer à travers des mécanismes de subvention des produits auxquels le pouvoir d’achat des ménages est fortement sensible.

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C’est d’ailleurs dans ce sillage que les autorités publiques ont annoncé dernièrement un rallongement de la caisse de compensation d’environ 16 milliards DH, ce qui devrait vraisemblablement accentuer davantage les besoins de financement de l’argentier du royaume qui doit chercher à tirer vers le bas les taux obligataires, ce qui constitue justement un argument supplémentaire contre l’idée d’engager un virage de la politique monétaire.

Qui plus est, l’activité économique est confrontée à plusieurs contraintes et cette conjoncture requiert plus que jamais un stimulus monétaire important pour donner un coup de pouce à la demande effective via ses deux principales composantes que sont la consommation et l’investissement.

Cet objectif, de contribuer à la croissance doit figurer parmi les préoccupations de la banque centrale comme le prône le nouveau modèle de développement.

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