Tarik Raghib (BMCI): «L'automobile et l'aéronautique constituent pour nous un axe stratégique»

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Tarik Raghib, Directeur Général BMCI Banque Offshore. DR

Les sociétés opérant dans les zones franches peuvent désormais vendre une partie de leurs produits finis sur le marché local à hauteur de 15% de leur chiffre d’affaires à l’export. Une mesure qui donnera un coup de fouet à l’activité Offshore des banques marocaines. Le DG de la BMCI Banque Offshore, Tarik Raghib, nous livre sa stratégie pour accompagner cette nouvelle dynamique des zones franches d’exportation.
 
Les entreprises opérant en zones franches sont autorisées à vendre une partie de leurs produits finis sur le marché local à hauteur de 15%. En quoi cela présente une opportunité pour la BMCI?
Il s’agit d’un assouplissement majeur qui vient renforcer l’attractivité des zones franches d’exportation. Les entreprises implantées pourront ainsi satisfaire la demande en «produits finis» de leurs clients au Maroc, à hauteur du quota de 15%, sans passer par les expéditions directes. Cela constitue un avantage concurrentiel indéniable et une réelle incitation pour investir davantage au Maroc. Les entreprises importatrices, basées sur le territoire assujetti, pourront quant à elles gagner en productivité: délais de livraison, gestion de stock, etc. Elles pourront ainsi s’approvisionner au Maroc sans forcément recourir à l’importation. De ce fait, la banque pourra accompagner ces entreprises basées en zones franches mais également les clients importateurs dans leur développement.
Avez-vous préparé une offre de produit pour accompagner cette facilité accordée à ces entreprises et qui sera testée pendant un an?
Nous mettons à la disposition de nos clients des solutions de financement sur mesure, innovantes et structurantes tout au long de leur cycle de développement. Nous bénéficions par ailleurs d’une expertise reconnue et d’un track record probant en matière de Project Finance, Cash Management, Trade Finance, etc.
Avec cette nouvelle disposition réglementaire, les entreprises basées en zones franches d’exportation auront des demandes en financement d’investissement, cycle d’exploitation, sécurisation des exportations, etc. A travers notre large gamme de produits de financement et de couverture des risques, nous sommes en mesure de répondre à ces besoins de façon efficiente. BMCI Banque Offshore continuera également à accompagner ses clients importateurs en proposant des solutions de Trade Finance, de couverture de changes, etc.
A souligner aussi que notre appartenance au Groupe BNP Paribas, présent dans plus de 74 pays et doté d’un réseau de plus de 101 Trade Centers, est un atout majeur qui nous permet d’accompagner notre clientèle multinationale intéressée par des solutions innovantes aux standards internationaux en matière de Project Finance, Working Capital Cash Management, etc. Un accompagnement qui se réalise dans le cadre d’une démarche structurée de «One Bank for Corporate».
Les paiements des entreprises se feront exclusivement en devises ou en dirhams convertibles. Pensez-vous que cette mesure donnera un coup de fouet à l’activité change de la BMCI?
Dans le cas d’une opération en devise, l’entreprise basée sur le territoire assujetti devra couvrir le risque de change y afférent. Inversement, si l’opération est libellée en dirham convertible, c’est au tour de l’entreprise Offshore de procéder à la couverture du risque de change.
Le groupe BMCI avec l’appui du groupe BNP Paribas est une banque de référence en matière de solutions de couverture de risque change innovantes. Nous avons en effet une expérience prouvée et de longue date dans l’accompagnement de nos clients sur ces sujets nécessitant une expertise pointue.
Concernant le portefeuille clientèle, quel secteur privilégiez-vous dans ces zones offshore?
Nous privilégions tous les secteurs opérant dans les zones offshores d’exportations. Toutefois, les secteurs automobile et aéronautique constituent pour nous un axe stratégique majeur de développement. Ces deux secteurs jouent effectivement un rôle d’accélérateur de l’industrie marocaine et représentent une véritable locomotive de développement économique. Nous sommes d’ailleurs une banque de référence dans l’accompagnement des entreprises basées dans les zones franches, voire leader sur le segment des multinationales.
Depuis le lancement de Tanger Med Free Zone en 2010 et le démarrage de Kénitra Free Zone en 2011, comment ont évolué les activités de BMCI offshore?
BMCI Banque Offshore a toujours joué un rôle primordial dans le financement de l’activité commerciale internationale des entreprises marocaines et ce, avant 2010. Par la suite, le lancement de la première zone franche d’exportation à Tanger a représenté un tournant pour l’activité des banques offshore.
Nous avons été leader en accompagnant cette dynamique dès les premières implantations d’entreprises et un acteur majeur dans le financement des investissements et le développement de l’activité économique des zones franches.
La création de la zone franche d’exportation de Kénitra a donné un nouveau souffle à l’activité grâce aux nombreux investissements réalisés auxquels BMCI Banque Offshore a participé. Cela s’est traduit par une évolution satisfaisante de notre PNB sur les dernières années. En 2017, nous avons réalisé une nette progression par rapport à 2016 et sommes confiants pour l’évolution de l’activité sur le reste de l’année.
Les agences BMCI offshore ont-elles acquis suffisamment de maturité pour être autonomes par rapport à la banque mère?
BMCI Banque Offshore existe depuis 1995 (anciennement BNP Paribas Offshore) et bénéficie d’une forte expertise et maturité. La qualité de notre portefeuille client et l’envergure des projets financés en témoignent.
BMCI Banque Offshore, grâce à son expertise et aux synergies avec la BMCI et le Groupe BNP Paribas, est aujourd’hui un acteur bancaire incontournable dans l’accompagnement du développement de l’économie marocaine dans les zones franches d’exportation.

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