RAM: quel coût pour l’immobilisation du 737 MAX 8?

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Selon des sources bien informées, la compagnie nationale a décidé de suspendre ses vols commerciaux opérés avec le Boeing 737 MAX 8 suite au crash du vol d’Ethiopian Airlines dimanche 10 mars effectué avec un appareil similaire. Quel sera l’impact d’une telle immobilisation? Eléments de réponse.  

Si le Boeing 737 MAX 8 de la RAM reste cloué au sol, cela engendrera des frais colossaux supplémentaires pour la compagnie nationale. «Un avion est fait pour voler», comme dit l’adage, par conséquent tous retards serait fatal. Un avion cloué au sol coûte énormément cher. Outre le coût de la maintenance et des taxes aéroportuaires, le coût comprend aussi le coût du personnel, tandis que le cycle de formation des pilotes du nouveau 737 MAX 8 sera interrompu.

Autant de détails qui, ensemble, représentent un manque à gagner conséquent, surtout que la RAM avait misé gros sur le 737 MAX 8 et sa promesse de réduction des dépenses en carburant. Ajoutez à cela, les moyens financiers –banques étrangères et assureurs de crédits leasings-. Impossible de définir les coûts à leur juste valeur. Rien que l’assurance coûte quelques centaines de milliers de dollars.

La RAM exigera-t-elle des dédommagements?

Mais le problème majeur réside dans le chamboulement de la programmation, sachant que cette dernière se fait des mois à l’avance et que tout retard ou annulation impliquera des perturbations allant jusqu’à l’annulation de vols entraînant des désagréments aux passagers qu’il faudrait soit rembourser au prix fort -voir la réglementation aérienne-, soit les loger -s’ils acceptent- ou leur proposer d’autres alternatives.

Rappelons qu’en 2013, suite à la crise des batteries lithium du 787, les analystes avaient estimés à un million de dollars le coût journalier de l’immobilisation du Boeing 787. Un coût exorbitant et accablant pour les petites compagnies aériennes quoiqu’il s’agit d’un avion moyen-courrier. La RAM exigera-t-il des dédommagements? une chose est sur, la compagnie à bas coût Norwegian Air Shuttle, qui a cloué au sol ses 18 Boeing 737 MAX 8, compte exiger des réparations financières auprès du constructeur américain, a déclaré mercredi un porte-parole de la compagnie, qui a ajouté que la compagnie «ne devrait pas être pénalisé économiquement quand un avion totalement nouveau ne peut pas voler». Pour rappel, Norwegian avait annulé 19 vols transatlantiques et a promis d’envoyer la facture à Boeing pour l’immobilisation de ses 18 MAX 8 (sur 160 avions), ce qui représente plus de 10% de sa flotte.

Lire aussi:Les compagnies et les pays qui clouent au sol leurs Boeing 737 MAX

Rappelons que Royal Air Maroc avait évoqué lors de la cérémonie de livraison l’utilisation du nouvel avion vers différentes destinations; Accra (Ghana), Lagos (Nigeria), Bologne (Italie) ou encore Paris (Orly et Roissy-Charles de Gaulle). Les trois autres 737 MAX-8 prévus durant l’année en cours, devraient inclure Bordeaux, Marseille ou Genève entre autres. Le premier vol commercial du Boeing 737 MAX-8, opéré par la compagnie, avait relié Casablanca à Londres, le 1er janvier 2019.

RAM: un fidèle client de Boeing

De son côté RAM et en l’absence d’un communiqué officiel, continue d’opérer ses vols avec d’autres appareils. Dernière information sur le vol AT800 de ce mardi 12 mars à destination de Londres Heathrow du mardi 12 mars initialement prévu en 737 MAX 8 a été, selon le langage aérien, «irgavé» en 737-700.

Pour rappel, RAM entend doubler sa flotte à horizon 2020. L’acquisition des appareils du type 737 MAX 8 s’inscrit donc dans cette perspective. En 2018 la compagnie nationale avait acquis un premier aéronef d’une série de quatre appareils MAX 8 qui viendront renforcer sa flotte moyen-courrier.

Khalid Tegmousse (journaliste stagiaire).

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