Les six enjeux du G7, de la guerre commerciale à l’Amazonie

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G7, Amazonie, guerre commerciale

Voici six points à surveiller pendant le sommet du G7 de Biarritz qui s’ouvre samedi en fin de journée.

La guerre commerciale

« Les tensions commerciales sont mauvaises pour tout le monde »: Emmanuel Macron a tenté de calmer le jeu samedi alors que Donald Trump menace, après la Chine, la France et l’Europe de sanctions commerciales. L’Américain a agité le spectre d’une taxe sur les vins français juste avant d’atterrir à Biarritz. « Des droits de douane comme ils n’en ont jamais vus », a-t-il martelé. Des représailles après l’adoption par la France d’une taxe sur les géants américains du numérique.

« Si les Etats-Unis imposent des taxes, l’Union européenne répondra sur le même plan », a répliqué le président du conseil européen Donald Tusk. Le Premier ministre britannique Boris Johnson, à son tour, a lancé un appel au calme, se disant « très inquiet » de la guerre commerciale sino-américaine, qui pourrait selon lui toucher le Royaume-Uni et nuire à l’économie mondiale.

« L’appel de la forêt » amazonienne

Depuis qu’Emmanuel Macron a fait vendredi des incendies en Amazonie le sujet phare du G7, le président brésilien Jair Bolsonaro a décidé d’envoyer l’armée et Donald Trump a offert son aide au Brésil. Le Français a encore appelé samedi à une « mobilisation de toutes les puissances » présentes au G7 contre les feux et pour reboiser. « Nous devons répondre à l’appel de la forêt qui brûle aujourd’hui en Amazonie de manière très concrète », a-t-il déclaré.

La veille, accusant d' »inaction » et de mensonge le président brésilien, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Boris Johnson avaient décidé de se saisir du problème, devenu « une crise internationale ».

 

Brexit: Johnson, « Mr No Deal »?

« J’espère que le Premier ministre Johnson ne voudra pas entrer dans l’Histoire comme Mr No Deal », a épinglé Donald Tusk, le président du Conseil européen, en évoquant le Brexit à son arrivée à Biarritz.

Deux heures plus tard, Boris Johnson a pourtant laissé planer cette perspective. « Je dis à nos amis dans l’UE que s’ils ne veulent pas un Brexit sans accord, alors il faut que nous laissions tomber le backstop (filet de sécurité, ndlr) du Traité », a-t-il affirmé dans l’avion juste avant d’atterrir pour le sommet du G7. Or les 27 ne veulent pas transiger sur ce « backstop », qu’ils voient comme indispensable pour maintenir la stabilité de l’Irlande et l’intégrité du marché unique.

Boris Johnson, dont c’est le premier sommet international en tant que chef de gouvernement, devrait discuter du Brexit au cours de ses rencontres bilatérales, notamment avec Donald Tusk, mais aussi avec Donald Trump, qui s’est montré très élogieux à son égard.

Les anti-G7 mobilisés

Après un sommet anti-G7 de deux jours, les opposants ont donné de la voix au cours d’une manifestation pacifique qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes depuis Hendaye jusqu’à la ville frontière espagnole d’Irun.

« Si le climat était une cathédrale, on l’aurait déjà sauvé », proclamait une pancarte, faisant allusion à Notre-Dame de Paris et la forte mobilisation financière qui a suivi son incendie.

Le gouvernement a mobilisé 13.200 policiers et gendarmes, appuyés par l’armée, tandis que le quartier de Biarritz où se déroule le G7 était rendu totalement inaccessible.

Emmanuel Macron a tendu la main aux opposants en les appelant « à la concorde » car « les grands défis qui sont les nôtres », comme ceux du climat, de la lutte contre les inégalités ou l’insécurité, « nous ne les résoudrons qu’en agissant ensemble ».

La crise du nucléaire iranien

Le président français espère obtenir de ses homologues des gestes d’apaisement sur la crise iranienne pour sauver l’accord international de 2015 sur le nucléaire, dénoncé par les Etats-Unis et dont Téhéran menace de s’affranchir progressivement.

Macron a rencontré vendredi à Paris le chef de la diplomatie iranienne qui a estimé que les choses allaient « dans la bonne direction ». Le président français devait en discuter au cours du déjeuner qu’il a partagé avec Donald Trump avant le début du sommet.

 Un test pour l’Occident

Le G7 traverse une période difficile. Contesté dans son hégémonie par les nouvelles puissances, ce club des puissances libérales est divisé, surtout depuis l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.

Saura-t-il faire preuve d’efficacité sur les grandes crises actuelles ? Emmanuel Macron cherche à le démontrer en invitant d’autres pays, comme l’Inde, et en se libérant du communiqué final. « Plutôt que de négocier des déclarations, nous allons essayer d’avancer sur des coalitions » entre pays de bonne volonté, a expliqué le président français.

Il espère ainsi éviter le fiasco du dernier sommet, au Canada, où Donald Trump avait jeté aux orties le communiqué final qu’il venait pourtant de signer.

Et pour tenter d’insuffler un esprit informel dans le sommet, le président français a convié samedi son homologue américain à un déjeuner impromptu en tête-à-tête sur une terrasse ensoleillée.

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