Les gagnants et les perdants de la crise du coronavirus au Maroc

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Si à l’évidence le tourisme, le transport et l’immobilier sont les principaux secteurs touchés par la crise sanitaire liée au Covid-19, d’autres en ont été épargnés et devraient même percer après la crise.

Depuis l’éclatement de la pandémie et l’entrée en vigueur du confinement vers la mi-mars, le transport, l’immobilier, l’industrie automobile et aéronautique ont été quasiment à l’arrêt au moment où d’autres comme la grande distribution, l’industrie pharmaceutique et les nouvelles technologies se voient de plus en plus sollicités.

En effet, la propagation du virus et le confinement de milliards de personnes à travers le monde ont incontestablement chamboulé les habitudes de consommation et donc les modes opératoires des entreprises, une situation qui explique, en partie, les performances inédites réalisées par certains secteurs aux dépens d’autres.

« Dans le rang des gagnants, même s’il est trop tôt de présenter un bilan chiffré de la situation, des effets apparents dus au comportement de consommation des ménages restent perceptibles », confirme le professeur d’Économie à l’Université Mohammed V-Souissi, Mohamed Akaaboune.

En général, le commerce profite de la situation, en particulier des produits alimentaires. De l’épicier du coin jusqu’aux grandes surfaces et chaînes de distribution les plus luxueuses, le secteur ne semble pas connaître la crise.

 

 

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Avant même le confinement imposé afin de contrer la propagation du virus, c’était la furia sur le ravitaillement surtout dans les grandes surfaces où, premier arrivé premier servi, une véritable razzia sur tous les produits, devenus miraculeusement tous de première nécessité, et une affluence massive jamais vue et, surtout, des chariots débordants.

Ces achats « compulsifs » et cette « crainte » de pénurie des provisions ont multiplié, en quelques heures, les chiffres d’affaires de ces magasins.

« L’industrie alimentaire surtout la production des conserves de toutes sortes, de pâtes, de vinaigre, d’eau de javel…etc, fait partie aussi des activités épargnées par la crise », fait remarquer l’économiste, ajoutant qu’avec ces achats compulsifs de produits de consommation courante pour constituer des stocks et tenir des semaines, les consommateurs ont engendré pour certains biens des ruptures momentanées au niveau des rayons mais nullement des stocks des entrepôts.

Et la plus convoitée des produits, la farine, a, tout simplement, réconcilié plus de Marocaines avec les traditions, mises au placard, en pétrissant elles-mêmes le pain à domicile.

 

 

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Les produits d’hygiènes (savon, antiseptiques, papier hygiénique, serviettes en papier et gants en plastique) et l’industrie sanitaire (masques, appareil de respiration et gel hydroalcoolique) sont les autres produits que la ruée n’a pas épargné, a indiqué Akaaboune.

D’autant qu’avec l’obligation du port de masques au Maroc depuis le 6 avril, le rush de quête de ces moyens de protection a provoqué une autre « panique » en dépit des assurances des autorités que les unités industrielles, mises à contribution en transformant leurs chaînes de production de textiles en production de masques, sont à même de produire, dès la mi-avril, plus de 5 millions d’unités/jour afin de subvenir aux besoins des citoyens.

Aux côtés de ces masques en tissus non tissés, les textiliens sont aussi entrés dans la partie pour les masques en tissus, qui sont réutilisables après être lavés régulièrement.

En cette période de confinement, « le e-commerce devrait, en principe, profiter de cette +aubaine+ pour se propulser et entrer de plain pied dans les habitudes des ménages », a fait observer  Akaaboune. Le confinement a, en effet, limité les déplacements et imposé de nouvelles attitudes exigeant d’encadrer minutieusement leurs activités. Les sites de vente en ligne au Maroc, qui s’avèrent d’une utilité extrême en ces temps de crise, connaissent, de surcroît, un succès sans précédent en raison des flux massifs de commandes ce qui, malheureusement, impacte les délais de livraison affichés.

Et Akaaboune de mettre l’accent sur les nouvelles technologies pour lesquelles l’impact économique de la pandémie est « très significatif”, en l’occurrence les technologies d’internet qui semblent être le grand gagnant de cette situation. Le secteur doit connaître un essor suite à la nécessité de suivre l’enseignement à distance. De plus, les internautes bénéficient des services pour mieux supporter le confinement. On assiste également au développement de l’utilisation de la télévision en ligne, de la télévision scolaire, a-t-il ajouté.

 

 

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De même, le Télétravail et les visioconférences permettent à de nombreuses entreprises de continuer leurs activités avec le travail à domicile ce qui constitue une nouvelle donne qu’il ne faut pas négliger, a-t-il estimé, assurant qu’il s’agit là d’un processus qui va certainement renforcer la transformation des modes de travail.

Parallèlement, les secteurs productifs tournés vers le marché local peuvent bénéficier des effets de cette crise. En effet, les entreprises les moins dépendantes des marchés étrangers et qui produisent pour la consommation locale se trouvent donc avantagées.

Le Maroc, a-t-il conclu, a besoin de « réorienter ses choix vers le développement d’une économie nationale moins dépendante de l’étranger et plus productive ».

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